Écoutez cet article
Henry Jeanneau : un visionnaire
L'histoire du chantier Jeanneau débute dans les années 50, lorsque Henry Jeanneau se lance dans la construction d'un petit sportsboat destiné à courir une course motonautique intitulée les 6 Heures de Paris.
Propulsé par un hors-bord de 30 chevaux, Henry truste les premières places sur le circuit. Sa soif d'entreprendre, associée à un goût prononcé pour les sports nautiques, l'amène à créer son propre chantier, le Hall Nautique de l'Ouest, basé aux Herbiers.
Proposant dans un premier temps une courte gamme produite en acajou, Henry Jeanneau se tourne vers le polyester, et sort en 1957 son premier modèle fabriqué dans ce matériau novateur.
Une nouvelle usine est inaugurée en 1961, et le chantier est rebaptisé sobrement Jeanneau. En 1963, le chantier lance sa première production de série en polyester avec le Seabird, un cabin-cruiser de 4,90 m, offrant une petite cabine avec deux couchettes et motorisé par un hors-bord de 40 cv.
Avec ce bateau polyvalent, Jeanneau marque les esprits face à son concurrent direct, le chantier Bénéteau.
Henry Jeanneau, secondé par son épouse Nelly et Robert Rigaudeau, se constitue un réseau de concessionnaires pour représenter sa marque à travers tout le territoire. En 1964, les Français découvrent la voile suite à la victoire d'Éric Tabarly sur la Transat Anglaise. Henry Jeanneau profite de cet engouement et lance son premier voilier, l'Alizé, un dériveur de 5,50 m.
Il sera suivi en 1969 par le Sangria, un quillard de 7,62 m dessiné par Philippe Harlé, puis par le Love Love mesurant 6 m. Ces deux modèles seront produits à eux deux à près de 3000 exemplaires,et apporteront à Jeanneau une légitimité sur le marché des voiliers habitables.
Innovations et succès commerciaux
Au début des années 70, le chantier Jeanneau devient la propriété d'un groupe américain, Bangor Punta. Henry Jeanneau reste à la tête du chantier, tout en s'impliquant dans la gestion de Gibert Marine, et le développement de nouvelles structures, toujours dans le nautisme.
En 1972, après de longues recherches et la réalisation de dizaines de prototypes, Jeanneau met au point un procédé de fabrication novateur, permettant de mouler des coques entières en une seule pièce. Le rotomoulage, de part sa solidité exemplaire, remporte un franc succès auprès des pêcheurs et des professionnels de la mer, avec des marques telles que Rigiflex ou Fun Yak.
En 1976, Jeanneau lance le Melody 10,50 m, un sloop hauturier dessiné par André Mauric. Un des premiers modèles de la série s'illustre en prenant le départ de la Transat Anglaise 76, remportée par Tabarly sur Pen Duick VI. Menée par Yves Olivaux, il se classera à la 25e place dans une édition marquée par de très fortes dépressions.
La même année, sous la houlette de Robert Rigaudeau, Jeanneau lance le Flirt, un croiseur côtier polyvalent de 6 m, qui sera décliné en quillard ou en dériveur. Il sera produit à 1700 exemplaires pendant une décennie. Dans la continuité de cette réussite, le chantier conçoit le Brio de 6,90 m, le premier Jeanneau à être équipé d'un moteur en saildrive, et sera produit à plus de 1000 exemplaires.
Une icône du nautisme : le Cap Camarat
En 1980, Jeanneau revient à ses premiers amours en développant une écurie de Formule 1 inshore, qui va s'illustrer pendant 4 saisons sur le circuit international. La même année, Jeanneau lance une icône du nautisme : le Cap Camarat.
Premier de cordée, le Cap Camarat 575 est considéré comme le bateau qui a lancé l'esprit Cap Camarat en raison de ses excellentes qualités nautiques et de sa grande polyvalence.
En effet, le Cap Camarat 575 est connu pour être très stable et facile à manœuvrer, ce qui le rend parfait pour les sorties en mer en famille ou entre amis. Son design moderne et sportif, ainsi que sa grande capacité de rangement, en font également un choix populaire pour les amateurs de sports nautiques tels que la plongée, la pêche et le ski nautique.
Afin d'assoir la viabilité de son nouveau-né, Jeanneau s'engage sur le Rallye Nyamey-Bamako, épreuve africaine d'endurance sur 2 000 km. Spécialement conçu en kevlar, le Cap Camarat Niger 510 est grand vainqueur de cette aventure africaine avec Gérard D'Aboville à la barre. Cette même année, le Club Méditerranée confie à Jeanneau le renouvellement de sa flotte de bateaux de ski nautique.