Cap Optimist c'est fait ! Les 6 waterwomen ont traversé le Pacifique en paddle

Parties du Pérou le 4 janvier 2023, les rameuses de Cap Optimist ont réussi leur pari en devenant les premières à traverser l'océan Pacifique en prone paddle. Après avoir parcouru 4500 milles en 80 jours, elles ont atteint l'île de Moorea en Polynésie Française.

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Un exploit sportif

Stéphanie Barneix, Alexandra Lux, Emmanuelle Bescheron, Itziar Abascal, Marie Goyeneche et Margot Calvet : ces six femmes viennent de réaliser l'incroyable exploit de traverser l'océan le plus grand du monde à la rame, sur une simple planche de prône paddle.

Rame nocturne pour Cap Optimist
Rame nocturne pour Cap Optimist

Ramant quotidiennement 4 h chacune, de jour comme de nuit, ces waterwomen n'ont rien lâché. Durant ces multiples semaines de traversée, les conditions ont parfois été hostiles. Hormis le mauvais temps, elles ont dû lutter contre la pluie, la chaleur, mais également cohabiter avec la faune du Pacifique.

Passage de relais entre deux rameuses
Passage de relais entre deux rameuses

De nombreuses piqûres de méduses ont dû être soignées, et il a fallu composer avec la curiosité des requins, comme nous l'explique Alexandra :

"Constamment, nous avons dû nous adapter, aux conditions de mer et de vent qui changeaient chaque jour, voire à chaque relais. Début mars, nous avons eu plusieurs jours avec une grosse houle de face ainsi que du vent contraire. Les relais ont été difficiles physiquement et moralement. Il a fallu être persévérantes, patientes et déterminées durant tout le temps nécessaire à l'aboutissement du projet. Se remettre en question, être patient, déterminé, avoir le goût de l'effort, du travail collectif, de l'humour, de la persévérance, sans tout cela, nous n'aurions pas pu réussir. "

Le catamaran accompagnateur
Le catamaran accompagnateur

Une aventure humaine pour une bonne cause

Un des 80 couchers de soleil
Un des 80 couchers de soleil

Cet exploit a été réalisé au bénéfice de l'association Hope Team East, dont le projet consiste à̀ accompagner à travers le sport, les enfants en traitement ou post-traitement contre le cancer.

L'association a pour objectif d'équiper 9 centres de soins et établissements de santé en totem sportif permettant de maintenir une activité physique adaptée à l'hôpital. Celui installé en présence de l'équipe de l'expédition Cap Optimist au service pédiatrique du Centre Hospitalier de Tahiti vient s'ajouter à ceux déjà mis en place au Centre Hospitalier de Pellegrin (à Bordeaux), au Centre Hospitalier de Bayonne avec l'association Hau Eri, et dans l'association Entre Parenthèses, à Mont-de-Marsan. D'autres sont en cours d'installation notamment au service pédiatrique du Centre hospitalier de Mont-de-Marsan ou en réflexion notamment à Marseille (association Sourire à la Vie), Toulouse (centre hospitalier) ou encore à l'hôpital Necker de Paris.

L'association accompagne également entre 10 et 15 enfants et adolescents, les "Super Optimist" pour les aider à réaliser leur défi comme par exemple un défi vélo, remonter à cheval, effectuer un raid en famille.

Une arrivée magique

C'est accompagné par de nombreuses embarcations que les waterwomen ont débarqué sur la plage de Temae, à Moorea.

Accueillies par leurs familles, enfants et proches, l'émotion était à la hauteur de l'exploit réalisé : forte et intense. Les enfants des écoles de Teavaro de Moorea, des enfants malades et des femmes en rémission de cancer avaient également fait le déplacement pour honorer les rameuses, mais également l'équipage du catamaran d'assistance.

Stéphanie Barneix nous l'explique :

"C'est l'aboutissement d'un fantastique projet de plusieurs années. Il y a eu des hauts et des bas, mais nous avons réussi à créer un groupe qui a cru en nous. Le départ à Lima et l'arrivée à Moorea ont été des moments émouvants et impressionnants. Il y a eu des passes difficiles, mais nous avons toujours trouvé des solutions pour avancer, grâce à la solidarité sur le bateau. Nous sommes si contentes pour tous ceux qui ont œuvré au projet. C'est un mélange d'émotion, de satisfaction, et la fin de quelque chose. On va reprendre une vie normale, ce n'est pas évident, mais on va se réadapter."

Et Margot Calvet d'ajouter :

"Le travail de préparation de l'expédition a payé. Il a fallu aller au bout de nous-mêmes, parfois affronter nos peurs, et j'ai réussi à prendre du plaisir. Le silence, les ciels étoilés, les moments de confidence avec l'équipage… Je ressors du projet grandie. J'ai beaucoup appris aux côtés des filles, mais la plus belle récompense est d'avoir pu inspirer d'autres personnes. J'espère que les personnes qui se battent contre la maladie sont fières de nous, les Optimistes méritent cette traversée."

Cet incroyable exploit devrait être très bientôt homologué par le Guinness World Records. Après avoir pris un court repos, nos rameuses vont aller raconter leur exploit aux écoliers de Punaa'ia et de Moorea, avant de se rendre l'institut du Cancer de Polynésie française (ICPF).

Une équipe soudée et solidaire
Une équipe soudée et solidaire
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