Écoutez cet article
Il est rare que la nature nous offre des boucles fluviales aussi attrayante que celle de Besançon ! La vieille ville est bâtie dans un méandre du Doubs, fermé par une citadelle impressionnante qui domine la rivière du haut de ses 118 mètres. Le navigateur a le choix de couper par le tunnel de Tarragnoz ou de parcourir la boucle par la rivière, ce que nous ne saurions trop recommander.
Deux options
Depuis la rivière, la citadelle se voit de très loin. Cette réalisation de Vauban domine toute la cité et l'écluse de Tarragnoz, qui marque l'entrée dans la ville de Besançon. Juste en amont, une halte fluviale permet une escale propice à décider de la direction à emprunter. Sur la droite, une autre écluse ouvre sur le tunnel de Tarragnoz.
Sous la montagne
Cet ouvrage, long de 391 mètres a été mis en service en 1882. Il est doté d'un chemin de halage, transformé en piste cyclable et emprunté par l'Eurovélo 6. Un système de feux, couplé à ceux de l'écluse, constitue un alternat qui régule le trafic. A l'autre extrémité, dans le quartier de Rivotte, un port bien équipé est aménagé pour les bateaux de passage. Il borde la Cité des Arts, tout proche du centre historique et de la citadelle.
Au coeur de la boucle
La boucle du Doubs est longue de près de 5 kilomètres. Elle cerne le quartier historique de Besançon. Le tirant d'eau n'est que de 1,30 m et souvent moins de 1 mètre. Le chenal est parfaitement balisé par des bouées, mises en place au début de chaque saison. On passe d'abord devant la tour bastionnée de Chamars, avant de longer l'entrée de l'ancienne gare d'eau, puis la tour des Cordeliers.
Un précurseur
Les quais offrent de nombreuses possibilités de s'attarder, ne serait-ce que pour saluer la statue de Jouffoy d'Abbans qui contemple la rivière d'un oeil sévère depuis le pont Battant. Nous lui devons beaucoup, puisqu'il fut le premier à tester un bateau à propulsion mécanique, dès 1776. Les rives sont lumineuses et les bisontins y prennent volontiers le soleil, devant les hautes façades qui se mirent dans les eaux du Doubs.
Un pont aux amoureux
La ville est belle et il y règne une atmosphère jeune, étudiante et pour tout dire des plus agréables. Avec ses balustrades fleuries de cadenas par lesquels les amoureux pensent sceller leur attachement, le Pont Battant se donne des allures de pont des Arts... La tour de la Pelote et une statue du Minautore jalonnent l'entrée du canal de dérivation qui mène à l'écluse Saint Paul et au port du même nom.
Dans l'air du temps
Déjà, le flanc est de la citadelle apparaît, et la boucle est bouclée. Cette belle parenthèse nautique ne doit pas nous faire négliger de débarquer pour aller découvrir la face terrestre de Besançon. Dans cette cité horlogère, impossible de ne pas aller visiter le Musée du Temps, son pendule de Foucault, mais aussi la réplique d'un plan relief de 1722 qui offre la meilleure vue possible sur le Besançon d'antan.
Le pirate du temps
Après cette incursion dans le passé, il suffit de traverser la rue pour franchir la porte de l'atelier de Philippe Lebru qui pratique une interprétation aussi créative que contemporaine de la tradition horlogère. Marinière rayée, oeil vif, barbe soignée, le maître des lieux ne rate pas une occasion de mettre en scène son personnage, en chaussant sa loupe qui lui donne l'air inquiétant d'un capitaine pirate.
Une citadelle pacifiée
Les remparts de la citadelle cernent une véritable ville dans la ville qui recèle entre autres, un jardin zoologique et un muséum dédié à la conservation des espèces et à la préservation de la biodiversité. Cet espace de 11 ha se parcourt librement, au rythme de chacun et recèle bien des découvertes, ne serait-ce que depuis le chemin de ronde.
Après avoir goûté le panorama sur la ville, une volée de marches ramène le plaisancier tout près de son bateau. Le Pixel, un café restaurant culturel et associatif, à la terrasse inondée de soleil, borde les pontons. Un bel endroit où célébrer le bouclage de la boucle !