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Un trimaran laboratoire de matériaux
Le trimaran Arkema 4, skippé par Quentin Vlamynck, a été mis à l'eau en septembre 2020. Ce multicoque de 50 pieds de la classe Ocean Fifty participe au circuit du Pro Sailing Tour et courra sur la Route du Rhum 2022. Nous avons eu l'occasion de tirer quelques bords sur le bateau en amont des régates brestoises et d'échanger avec le skipper sur son voilier et ses particularités.
Spécialiste des matériaux composites, la société Arkema est un sponsor un peu particulier, puisqu'il est partie prenante comme fournisseur sur la fabrication du bateau construit par le chantier Lalou Multi. Le trimaran sert de vitrine et de plateforme d'essai pour la résine thermoplastique Elium qu'Arkema souhaite diffuser dans le nautisme pour permettre une meilleure recyclabilité des bateaux. Ainsi, les carénages avant des bras du trimaran sont faits avec cette résine, le bras avant tribord utilisant la résine recyclée issue de moules du bateau.
Un cockpit simple et rabaissé
En ligne avec la philosophie de la classe Ocean Fifty, le trimaran Arkema 4 mise sur la simplicité. Le cockpit accueille une unique colonne de moulin à café pour la gestion des drisses et des écoutes. Le fond de cockpit rabaissé permet à la fois de descendre le niveau de la bôme et du roof.
Le vrai pont étanche du flotteur principal, également rabaissé est couvert par un carénage. Il permet ainsi de faire courir directement les drisses et réglages vers le piano en limitant les frottement, comme l'explique Quentin Vlamynck. "C'est un des points que l'on a changé par rapport au précédent bateau Noir Désir. C'est un peu plus lourd, mais c'était important. Il y a quand même 2 kilomètres de bout sur la première commande ! En baissant la bôme, on a pu reculer le mât et garder la surface de grand-voile (NDLR : environ 100 m²). Cela permet d'éloigner de l'étai et de faciliter les manœuvres."
Les postes de barre, un sur chaque bord, sont réduits à la plus simple expression : un siège, une barre franche et un winch de contrôle du chariot de grand voile. Protégés au large par un pare-brise, ils sont entièrement ouverts en configuration grand prix.
Gréement, appendices et aérodynamique
Avec des multicoques capables de dépasser les 30 nœuds, l'aérodynamique est devenue une préoccupation des Ocean Fifty, à l'instar de leurs grands frères Ultim. Des bâches tendues permettent de soigner les écoulements en arrière des poutres et autour des enrouleurs de la plage avant.
Un deck sweeper, sorte de plaque sous la bôme, garantit un effet de plaque avec le pont.
Du côté du gréement, le mât aile dispose d'une bastaque de tête, passée d'un bord à l'autre en équipage. Elle est doublée en solitaire pour faciliter l'utilisation. Le réglage de la quête permet d'ajuster le comportement du bateau selon la configuration de l'équipage rapporte le skipper. "On mettra le mât plus sur l'avant en équipage pour avoir de la puissance et compenser le poids de l'équipage sur l'arrière, alors qu'en solitaire, avec plus de quête, le bateau sera plus ardent et plus tolérant."
Monotypes en classe Ocean Fifty, les foils sont plutôt réservés aux navigations au large. En effet, ils ajoutent un tirant d'eau non négligeable.
Du côté des safrans, Arkema 4 fait là aussi le choix de la légèreté en les laissant directement visibles depuis le tableau arrière des flotteurs.
Des abris pour les marins
Pour les navigations au large, Arkema 4 est équipé d'une "cabane" amovible qui protège le cockpit.
L'utilisation de la coque principale se résume au stockage de matériel sur l'avant et à un petit coin pour la navigation face à l'écran sur l'arrière.