Garder les jeunes grâce à une école de voile
Dans les années 50, la campagne bretonne peine à garder ses jeunes. Henri Le Rest, élu de la Forêt Fouesnant, qui fût maire de 1965 à 1989, veut trouver une solution pour qu'ils restent sur place. Il envisage la création sur la commune d'une école de voile. La dynamique locale a démarré avec l'installation d'Henri Desjoyeaux, père du skipper Michel Desjoyeaux et co-fondateur des Glénans, en 1956 lorsqu'il quitte l'école. Il fonde alors un chantier d'hivernage et de réparation qui croît rapidement. En 1965, le projet d'école de voile est sur les rails.
D'école de voile à méga port de plaisance
Mais l'initiative locale prend rapidement de l'ampleur. On parle d'un port de plaisance de 700 places. L'Etat et la préfecture s'en mêlent et le projet devient grandiose, avec des aménagements à terre et 900 logements. La période est propice à ces projets portés par la DATAR comme la mission RACINE qui voit sortir de terre entre autres les ports de la Grande Motte, du Cap d'Agde.
Un port perdu au milieu de la campagne
Mais un collectif local s'oppose au projet et dépose des recours contre les aménagements terrestres. Seul le port est construit et lors de l'inauguration en 1972, le bassin ne compte que quelques places, complétée à 500 places en fin d'année. Le port se remplit, mais les abords sont un terrain vague sans aménagement, avec uniquement des baraquements.
En 1974, le FLB (Front de Libération de la Bretagne) pose une bombe.
En 1978, le tribunal administratif annule finalement totalement le projet initial, mais aussi la concession portuaire municipale, avec un vide juridique sur la gestion.
Relance et développement de Port-La-Forêt avec la course au large
Les lois de décentralisation donnent la compétence portuaire au département qui prend la tête en 1985.
Le chantier CDK s'installe en 1986 et amorce l'arrivée de la course au large sur le site.
L'ouragan de 1987, détruit le port et se transforme finalement en opportunité.
La reconstruction est lancée en 1988 avec 830 places de port. Les aménagements à terre sont finalement lancés en 1989 et la 1ère capitainerie sort de terre. Une délégation de service public de 50 ans est signée au profit de la première société d'économie mixte de gestion, encore en cours.
En 1992, le port atteint 1 000 places de bateaux, en faisant l'un des plus grands ports français.
Port La Forêt évolue avec la course au large qui colle à son image avec de nombreux skippers célèbres comme Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam, Roland Jourdain pour ne citer qu'eux. Au début des années 2000, un ponton est créé pour multicoques Orma, puis en 2007/2008, une souille est réalisée pour accueillir les IMOCA à fort tirant d'eau.
En 2015, un ponton lourd est ajouté pour les Ultim.
Niché au fond de la baie de la Forêt, le port continue d'accueillir les plaisanciers avec vue sur la-dite forêt, un pari qui n'était pas évident au vu de son histoire !