Création de la première réserve française de vagues
La commune de Saint-Pierre-Quiberon et l'association Hydrodiversité ont officiellement ouvert la première réserve de vagues en France. Il s'agit d'une première dans le pays. Voté par le conseil municipal de la ville morbihannaise, le dispositif a pour but de protéger la vague de Port-Blanc sur la côte sauvage de la presqu'île de Quiberon.
Protéger les vagues et leur identité
Erwan Simon, à l'origine de l'initiative en explique l'origine. "Spécialiste de l'exploration dans le surf, je voyage souvent à la recherche de spots et de vagues inconnues. Je me suis penché sur la notion d'ADN et d'identité des vagues. Un scientifique m'a parlé de la notion d'hydrodiversité comme il existe la biodiversité. Des réserves de vagues existent à l'étranger. Avec le confinement, j'ai moins voyagé et en creusant le sujet, je me suis demandé pourquoi cela n'existait pas en France alors que nous avons la 2ème surface maritime. L'idée est de promouvoir et protéger cette hydrodiversité. J'ai malheureusement surfé des vagues qui ont disparu depuis, à cause d'opérations de dragage, de création de digues... On peut aussi se poser des questions sur l'effet des éoliennes en mer prévues sur la houle."
Grâce à cette nouvelle réserve, les défenseurs des vagues veulent être partie prenante des décisions d'aménagement littoral. "Il y a un vide juridique dans ces domaines. La commune est compétente jusqu'à 300 mètres du rivage. Aujourd'hui, c'est un peu comme une forêt communal. L'idée est d'être consultés sur les sujets qui peuvent impacter la réserve de vagues" explique Erwan Simon.
Défendre les vagues dans toute la France
Le concept lancé par Hydrodiversité séduit sur d'autres littoraux métropolitain et d'outre-mer. Les enjeux dépassent les pratiquants des sports nautiques et de glisse. "Ce n'est pas qu'un délire de surfeur" insiste le fondateur de l'association. "Il y a un intérêt économique, pour le surf bien sûr, mais aussi le tourisme plus largement. A Quiberon, les gens viennent voir les vagues dans le paysage. Plus largement, elles ont un rôle culturel et dans les légendes en Polynésie par exemple. On a d'ailleurs eu des contacts intéressés du Pays Basque ou des DOM-TOM. On va développer des outils et multiplier les réserves pour éviter les gâchis financiers, naturels et sportifs de certains projets" conclut Erwan Simon.