Des monocoques et des multicoques qui n'entrent pas dans les autres classes
La classe Rhum Mono réunit des monocoques d'une taille inférieure ou égale à 39 pieds n'ayant pas obtenu un certificat de jauge des class40 ou IMOCA depuis 2011. La catégorie Rhum Multi englobe des multicoques dont la taille est comprise entre 35 et 65 pieds et qui n'appartiennent pas à la jauge des Ocean Fifty depuis 2015.
Une classe pour les amateurs "éclairés"
Si elles doivent véhiculer l'esprit "originel" de la Route du Rhum, ces classes ouvertes sont aussi l'occasion pour les amateurs de participer à l'une des plus grandes courses au large. Mais qui peut réellement participer à une Route du Rhum dans cette catégorie ?
"C'est le but de la classe Rhum d'être ouverte aux amateurs. On en retrouve en Rhum Multi, en Rhum mono mais aussi en Class40. Ce qui n'est pas le cas des autres classes. Il s'agit néanmoins d'amateurs éclairés, capables d'effectuer une transatlantique en course au mois de novembre dans des conditions parfois difficiles. Si vous avez un projet bien ficelé, que vous vous entrainez régulièrement, il n'y a pas de difficultés à entrer dans ces deux classes" débute Francis Le Goff, directeur de course de la Route du Rhum destination Guadeloupe 2022.
Un engouement de plus en plus fort
Mais le nombre d'élus est bien moindre que le nombre de volontaires ! Pour les classes Rhum — Mono et Multi – 12 places sont attribuées respectivement à chacune par l'organisation de course.
"À mars 2022, on a 26 demandes en Rhum Multi et 19 en Rhum Mono. Il y a plus de demandes que de possibilités offertes. Il y a un an, fin mars 2021, on se doutait qu'il y allait avoir un engouement pour ces classes. On a édité une note pour orienter les skippers qui souhaitaient courir la Route du Rhum et leur éviter les surprises de temps, d'argent. On a voulu renforcer le côté sportif de ces deux classes et respecter la philosophie de ces classes en favorisant les bateaux qui ont couru le Rhum par le passé. On porte une attention particulière pour les bateaux ou les skippers qui ont terminé ou remporté la Route du Rhum. Ça évite d'avoir des bateaux trop lents, car c'est difficile de maintenir un village ouvert trop longtemps" développe Francis Le Goff.
On trouve donc en majorité dans ces deux classes des bateaux de course anciens, mais aussi des TS42, des bateaux véloces avec une capacité à traverser rapidement. Et c'est pareil pour les monocoques.
Favoriser les marins qui naviguent le plus
Pour favoriser l'entrainement, l'organisation de course a encouragé les participants à naviguer le plus possible.
"On va tenir compte des courses et régates effectuées entre le 31 mars 2020 et le 31 mars 2021. Ces skippers seront récompensés. On tient compte du rating, du temps que les gens ont passé en course, s'ils ont participé à une Route du Rhum et l'ont terminé, s'ils ont déposé leur dossier très tôt… C'est d'ailleurs ce qui permettra de départager les participants ayant déposé leur dossier en même temps. On dévoilera la liste des participants avant le 4 avril 2022."
Un parcours de qualification en course
Pour pouvoir participer à la Route du Rhum destination Guadeloupe, il faut avoir parcouru un certain nombre de milles sur des courses en configuration Route du Rhum en solitaire ou en double (coefficient 1) ou en équipage (coefficient 0,5) sur le bateau qui participera à la course. Si pour certaines classes, cette qualification est facile au vu du programme des classes, pour les classes Rhum, c'est un peu plus complexe. En plus, un parcours de qualification supplémentaire, hors course ou en course est demandé.
"J'incite les skippers à faire cette qualification en course. Ça crée une émulation entre eux. Ils ne choisissent pas la météo du départ ou de l'arrivée, alors que hors course, on peut choisir une fenêtre météo favorable. Quand on navigue face à un adversaire, la compétition est plus acharnée. On voit mieux la fiabilité des projets en course que sur un parcours de qualification hors course. Pour les classes Rhum, il y avait la Dhream Cup, l'Arc, ou encore la Cap Martinique" conclut Francis Le Goff.
Outre cette qualification, les participants doivent s'acquitter d'un prix d'entrée de 6500 € HT, un budget conséquent certes, mais bien moindre en comparaison d'un Ultime (80 000 €) ou d'un IMOCA (25 000 €).
