Un spécialiste de l'image en milieu hostile
Christopher Chand n'est pas un néophyte lorsqu'il entreprend le tournage de Prétendants à l'Atlantique, la série soutenue par la Radio Télévision Suisse et le magazine Skippers. S'il a pratiqué un peu la voile étant jeune, il est surtout un habitué du reportage extrême. Après le reportage sur les terrains de conflits et la géopolitique comme en Irak, il s'est spécialisé sur la vidéo dans les milieux extrêmes. Amateur de montagne, c'est un milieu où il tourne très régulièrement.
Des difficultés de filmer en mer
Tourner à bord d'un bateau était un nouveau défi pour lui. Equipé de deux boîtiers photos Sony Alpha 7, de caisson étanches et de plusieurs drones, le travail s'est néanmoins avéré complexe. "En mer, la difficulté est que tout est mobile, en plus, il y a le mal de mer. C'est parfois même plus difficile qu'en haute montagne au Groënland avec -50°C. J'ai tout de même perdu 4 drones sur le tournage, le décollage en mer étant complexe" confesse Christopher Chand.
D'autres difficultés moins évidentes apparaissent, comme l'orientation de la lumière, identique chaque jour lorsque l'on navigue au même cap pendant plusieurs semaines. Le choix des cadrages s'impose alors selon que l'on souhaite des contre-jours ou un éclairage direct. Si le spi rouge donne de la couleur aux images, il peut s'avérer un peu omniprésent.
"Les plans étaient dictés par l'heure du jour. Pour le spi, j'ai retravaillé la balance des blancs pour toutes ces scènes" explique le réalisateur.
Ecrire un scénario
Si les scènes de la série sont naturelles, elles ont parfois du être refilmées lorsque Christopher n'était pas là avec sa caméra. Pour les 10 épisodes, il a fallu écrire le scénario avant montage. "En revenant, j'ai quand même écrit 20 pages de script. J'avais 4 000 rushes. C'est phénoménal. Le challenge était que chaque épisode soit original. Heureusement, il se passait tous les jours quelques choses de différent et la troupe était drôle et naturelle. Au début ils avaient un peu peur de la caméra et à la fin ils rejouaient des scènes naturellement" souligne Christopher.
Un équipier à part
Le vidéaste raconte avoir vécu une expérience atypique, entre la navigation et le cinéma. "C'est une expérience très curieuse car j'étais un peu à l'extérieur, très à l'affût des images. Cela a pu générer des crispations que l'on ne voit pas toujours à l'écran. J'ai vécu autre chose que le reste de l'équipage, pas avec la même désinvolture. Je faisais mon quart comme tout le monde et je me levais aussi pour filmer pendant celui des autres. Cela faisait double quart, ce qui est assez épuisant. C'est néanmoins une très belle expérience."
Lorsqu'on lui évoque la possibilité de faire mediaman sur une course au large, il conclut laconiquement : "Ca me dirait bien, mais je n'ai pas trop regardé vraiment ce qu'ils font précisément..."