3 Marins pour une même Mini Transat
Comme déclencheur du projet Frérots Sailing, on retrouve un nom bien connu de la course au large française : Jean Le Cam. Après une première Mini Transat en série en 2019, Julien Letissier devient préparateur du skipper breton pour le Vendée Globe 2020. "Je nourrissais déjà le projet de retourner sur la Mini en construisant et supervisant le lancement d'un bateau en proto. Quand Thaïs, la fille de Jean a rentré son Armagnac dans le hangar pour le préparer, on a fait connaissance et comme elle réfléchissait aussi à faire la Mini Transat 2023, elle m'a posé des questions et on a commencé à discuter. Est ensuite arrivé Valentin, un ami de Thaïs, avec le même projet. Comme il n'y a presque plus de place en série, la solution d'un projet collectif en proto semblait très bonne pour se qualifier. Faire construire 3 bateaux identiques en proto" raconte Julien Letissier.
Ainsi naît la société Frérots Sailing qui réunit les 3 associés - Thaïs Le Cam, Julien Letissier et Valentin Noël - pour porter leur projet Mini Transat. Les 3 marins ayant trouvé leur sponsor pour le fonctionnement, ils ont définitivement rejoint leur structure, tout en poursuivant les recherches de partenaires.
3 Mini 6.50 proto issus des moules du Maxi 6.50 d'IDB
Reste alors aux 3 frérots à trouver le bateau. Ils s'orientent vers le plan de David Raison du Maxi 6.50. Après discussion avec Denis Bourbigot du chantier IDB Marine, un accord est trouvé pour construire les 3 voiliers en carbone. "C'est intéressant car on peut construire les bateaux en infusion dans un moule femelle. C'est rare en proto en Mini, le prix de l'outillage étant trop élevé pour les budgets classiques. Valentin a été embauché chez IDB Marine et l'on profite du savoir-faire du chantier" souligne le skipper.
Si chacun a sa spécialité du fait de son parcours – à Thaïs la communication et le sponsoring, à Valentin la technique et les approvisionnements et à Julien les aspects de préparation et de production – tous mettront la main à la pâte. Une fois les coques réalisées, l'accastillage et l'armement seront fait par les 3 compères.
Un intérêt technique et financier
Travailler à 3 skippers présente des avantages à plusieurs niveaux. S'ils n'ont pas abouti dans la démarche d'un sponsor commun unique, les partenaires y voient également un intérêt pour se rencontrer et créer une dynamique entre les entreprises.
Du côté financier, des économies d'échelles sont possibles sur l'achat de matériel pendant la construction, mais également ensuite pendant la saison de navigation. "On peut avoir un camion commun, du spare et des jeux de voiles de rechange en commun. Aujourd'hui, un proto construit clef en main tourne autour de 280 k€. Notre objectif est d'atteindre 200 k€, mais il faut prendre en compte que l'on va travailler dessus" indique Julien Letissier.
L'intérêt est aussi de naviguer "en équipe", bien qu'en solitaire à bord, pour apprendre plus vite. "Le collectif va aussi permettre de pallier le calendrier qui est court. Le 1er bateau, celui de Thaïs, sera mis à l'eau fin avril. On va naviguer ensemble pour voir les détails et les améliorations. Les 2 suivants seront construit à partir d'août pour une mise à l'eau fin 2022. Avoir les 3 bateaux cela va permettre d'être très qualitatif en entraînement" se réjouit le marin.
Rendez-vous à l'été pour les premières réponses.