Chaque semaine, Bateaux.com vous propose une question sur le permis bateau. Vous pouvez ainsi compléter vos connaissances ou accroître vos compétences sur le champ très large de la navigation de plaisance. Cette semaine, nous abordons un thème sur la règlementation de la navigation de plaisance et la notion d'abri.
Qu'est ce qu'un abri ?
La Division 240, qui fixe les règles françaises en plaisance, indique qu'un abri est un "endroit de la côte où tout engin, embarcation ou navire et son équipage peuvent se mettre en sécurité en mouillant, atterrissant ou accostant et en repartir sans assistance. Cette notion tient compte des conditions météorologiques et de mer du moment ainsi que des caractéristiques de l'engin, de l'embarcation ou du navire."
Cette définition de l'abri est précise, notamment sur le fait de pouvoir "repartir sans assistance", mais elle impose que chaque possibilité d'abri soit analysée par le chef de bord au cas par cas en fonction :
Des caractéristiques du bateau : le tirant d'eau me permet-il d'accéder à tous les ports et abris ? S'il s'agit d'un port à échouage, mon bateau est-il échouable (capacité à échouer sans risque de détérioration pour la coque ou le groupe motopropulseur) ?
De l'accessibilité : l'abri est-il accessible à toute heure en fonction de la marée ? Est-il accessible quelles que soient les conditions de vent (orientation et force) et de mer (houle et mer du vent) ? Par exemple, la rivière et le port d'Etel ne sont pas accessibles dans certaines conditions météo pour certains types de bateau.
Des possibilités de débarquer en sécurité : l'abri me permet-il de débarquer mes passagers sans dangers et sans risques ?
Dans notre cas, la plage, première possibilité, ne peut pas être un abri car même si le bateau est échouable, la plage avec des vagues déferlantes ne peut en aucun cas constituer un abri (fort danger pour les passagers lors du débarquement et gros risques de détérioration du bateau). La deuxième possibilité ne permet pas de débarquer les passagers et c'est donc la troisième possibilité, le port situé à 3,5 milles qui reste la meilleure option même si la distance à parcourir est plus grande.
Pourquoi la notion d'abri est-elle importante ?
En matière règlementaire, cette notion est très importante car elle définit, à travers la distance à laquelle on peut s'éloigner d'un abri, la zone de navigation possible et les équipements du bord. On distingue trois critères :
Le type d'embarcation que l'on utilise : certaines d'entre elles, de petites tailles (kayak, scooter de mer, kite-surf, etc …) ne permettent un éloignement à plus de 2 milles d'un abri. Deux exceptions cependant : les VNM pouvant embarquer plus de 1 personne et les kayaks de mer auto-videurs qui peuvent s'éloigner jusqu'à 6 milles d'un abri, mais avec du matériel de sécurité complémentaire.
Le matériel de sécurité à bord : les embarcations et navires de plaisance doivent embarquer une liste de matériel de sécurité en fonction de la distance d'éloignement par rapport à cet abri. La Division 240 définit ainsi 4 zones décrites dans le schéma ci-dessous :
Les listes de matériels sont indiquées pour répondre à une majorité de cas, mais il incombe au chef de bord de s'équiper du matériel complémentaire nécessaire en fonction de son bateau (par exemple un bateau ayant des passe-coques et une circulation d'eau de mer interne devra s'équiper de pinoches). Par ailleurs, il est important de ne pas oublier de s'équiper de l'équipement nécessaire pour être conforme vis-à-vis du RIPAM (par exemple des feux de navigation ou une corne de brume).
Le type de permis plaisance pour les bateaux à moteur : le permis côtier permet de s'éloigner jusqu'à 6 milles d'un abri et pour naviguer au-delà, il faut posséder l'extension hauturière.