Escale au coeur de l'Atlantique
L'île principale, habitée par 3500 personnes environ, est surnommée la Saint-Tropez brésilienne ! C'est à l'issue d'une transat de rêve, bouclée en huit jours depuis les îles du cap Vert, sous la poussée de notre génial "Speejonk", que Fernando émerge de l'horizon. Son approche révèle un paysage réjouissant de côtes escarpées, largement verdoyantes et lacérées par endroits de délicats traits d'argent, griffures dues à ses nombreuses cascades.
Un mouillage rouleur et peu protégé
Les conditions de mouillages ne sont pas idéales, mais c'est le prix à payer pour accéder au paradis.
Ensuite, on profite… Le tracé des contours de son littoral prédispose Fernando à n'offrir qu'un unique mouillage, inlassablement chahuté par la houle du large. Après avoir déposé l'ancre dans vingt mètres de fond, en arrière des nombreuses embarcations locales, le débarquement en dinghy s'avère assez "rock'n roll". Surprenant ! On attendait plutôt la samba…
Accueil chaleureux, mais coûteux
Par bonheur, les habitants sont aimables et souriants. Les personnes qui interviennent dans le processus de délivrance des permis de séjour œuvrent avec une bonhomie inhabituelle. C'est suffisamment rare pour être signalé.
Ainsi, les formalités d'entrée sont rapides et dénuées de désagréments, à un petit bémol près… Le côté financier est un peu déroutant, surtout après les îles du Cap Vert… Tout a fait tropézien comme style ! On peut dire qu'on est en face d'un vrai produit de luxe (taxe de 15€ par jour par personne, et coût de la vie élevé).... Le tourisme est la seule industrie locale et tout est très cher… C'est l'endroit idéal pour mettre en application le bon vieux dicton : "quand on aime, on ne compte pas ."
Ambiance véritablement équatoriale
Le pays sied à merveille aux voyageurs avides de chaleur. La mer est à 28 degrés et l'air est saturé d'humidité, avec dix averses par jour ! Cependant, on peut compter sur une saison plus sèche entre août et décembre. Justement, cela correspond avec la période cyclonique de l'hémisphère nord…
Fernando est un magnifique échantillon de paradis. L'île est superbe. Elle abrite une flore exubérante et colorée, ainsi qu'une faune très riche, comprenant plusieurs espèces endémiques. Une agréable marche à travers la forêt tropicale nous amène aux plages du sud qui sont un véritable ravissement. Nous avons la chance d'y observer les traces de tortues venues la nuit déposer leurs œufs, avant de retourner à leurs eaux cristallines dont la visibilité atteint les cinquante mètres !
Fernando est une réserve naturelle. Ses conditions climatiques plaisent aussi à de nombreux cétacés et mammifères marins qui ont leurs habitudes en ces parages accueillants. Ainsi, les dauphins tachetés globicéphales noirs et les extraordinaires baleines à têtes de melon, improbables traits d'union entre faune et flore…
C'est devant de délicieuses caïpirinhas dégustées sous un flamboyant majestueux que se termine cette journée de visite mémorable. Le retour en annexe ne l'est pas moins, mais pour d'autres raisons…
Dauphins au petit-déjeuner !
Une famille de dauphins à longs becs nous régale, pendant le petit-déjeuner, d'un époustouflant spectacle de cabrioles. Une sympathique mise en condition avant le débarquement en dinghy pour une nouvelle séance de découverte. Les balades à pieds sont particulièrement agréables, facilitées par de nombreux chemins impeccablement balisés qui permettent de sillonner largement le territoire. Des panneaux explicatifs délivrent les clés de compréhension de tout ce qui entoure le flâneur qui peut ainsi s'instruire sans rien saccager.
Les habitations sont généralement construites en bois. Basses et très colorées, elles sont réparties sur tout l'espace disponible. Une grande partie de la population s'adonne à l'activité d'hébergement appelée "poussada", et qui est tout simplement ce que nous nommons "chambres d'hôtes".
Nombreuses sont, également, les familles qui louent des véhicules tous-terrains de type buggy. Châssis de coccinelle surmonté d'une coque en polyester, c'est le mode de locomotion principal. Bien peu préservatifs de l'environnement, ces engins présentent tout de même un indéniable coté festif et participent largement à cette ambiance bigarrée et sereine qui fait le charme de cette première escale brésilienne.
Une escale réjouissante
Après une traversée océanique de plusieurs jours, l'escale est toujours belle. Celle-ci ne fait pas exception. Et les désagréments dus au côté rouleur du mouillage ne sauraient effacer le bonheur de flâner dans cette île de rêve. Alors, bien sûr, il y a aussi le coût… Au final, il suffira de ne pas trop s'attarder et seules les images merveilleuses resteront imprimées dans nos mémoires.