Joshua, échoué une nouvelle fois, mais à terre !
Les familiers de l'histoire de Joshua, mythique voilier sur lequel Bernard Moitessier a couru la 1ère édition du Golden Globe, tour du monde en solitaire sans escale en 1968, savent comme il a résisté aux coups de tabac. Retrouvé échoué sur une plage du Mexique, il avait finalement été restauré et racheté par la Ville de la Rochelle.
Naviguant grâce aux membres de l'Association des Amis du Musée Maritime de La Rochelle (AAMMLR), il a parcouru de nombreux milles depuis son retour en France en 1990. Pourtant l'année 2019 a marqué un coup d'arrêt à ces navigations. Suite à une manœuvre difficile se soldant par un bout dans l'hélice, la Ville de La Rochelle, propriétaire du bateau, demande sa mise au sec pour examen de la ligne d'arbre. Depuis, la coque n'a plus connu le goût de l'eau de mer. Joshua se retrouve échoué à nouveau.
Des travaux trop longtemps reportés
Profitant de sa sortie d'eau, la coque est sablée et des sondages sont effectués pour connaître l'épaisseur des tôles d'acier. La faiblesse de certaines zones imposent des travaux. Les intérieurs sont en partie démontés. Malheureusement le processus s'arrête, probablement freiné par le cadre juridique complexe autour du Joshua : propriété de la ville, il est mise en gestion auprès du Musée Maritime de La Rochelle qui confie le petit entretien et la navigation à l'AAMMLR.
"Entre fin 2019 et juillet 2021, rien ne s'est passé ! Il y a eu notamment du changement au Musée ce qui n'a pas accéléré les choses. La ville a enfin rédigé un cahier des charges pour les travaux et il vient d'être validé. Malheureusement, au mieux les travaux pourraient commencer en 2022 et le bateau ne sera probablement pas prêt pour le départ de la GGR 2022 (NDLR : course commémorant le Golden Globe historique, placée sous le signe de Moitessier pour l'édition 2022). C'est dommage. Il y a eu trop de temps perdu" nous explique un adhérent de l'association.
Pas de certitudes sur le budget
Si le cahier des charges est établi, la question du budget reste ouvert. Au vu de l'ampleur des travaux de structure, l'investissement devrait être au moins de quelques centaines de milliers d'euros. Si le classement Monument Historique du voilier devrait permettre un financement partiel de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, il faudra que la ville en finance une partie. Le montage n'est pas encore établi, mais nul doute que les amoureux de Moitessier ne laisseront pas ce bateau rouiller à terre plus longtemps. Affaire à suivre...