Au cours de l'hiver 2020, ce ne sont pas moins de 1067 petits cétacés qui ont été retrouvés échoués sur l'ensemble de la façade Manche-Atlantique, dont un millier sur les côtes du golfe de Gascogne.
À 80 %, il s'agissait de dauphins communs. Il est donc probable qu'un jour ou l'autre en tant que plaisancier nous soyons confrontés à la découverte d'un animal échoué, vivant ou mort.
Si la pire des choses serait de ne rien faire, agir sans réfléchir en manipulant l'animal risque non seulement de vous mettre en danger, mais aussi de blesser gravement l'animal trouvé.
Nous avons contacté l'aquarium de La Rochelle dont la responsable de la communication a accepté de nous répondre, pour comprendre les meilleures choses à faire ... et celles à ne pas faire.
Deux établissements distincts selon l'espèce retrouvée
"C'est pour intervenir dans les meilleures conditions d'une part, suivre ces échouages, leurs causes et chercher des méthodes de résolution d'autre part, que deux établissements existent en France." nous explique-t-on. Il s'agit de l'Aquarium de la Rochelle pour les tortues et de l'observatoire Pelagis pour les mammifères marins.
L' Aquarium de la Rochelle référent pour les tortues marines
L'aquarium de la Rochelle, en France métropolitaine, est chargé des tortues marines. "Vivantes ou mortes, nous recommandons, dans tous les cas, de demeurer à l'écart de la découverte et de maintenir le public à l'écart. Puis de contacter, par téléphone, les spécialistes de l'aquarium au +33 5 46 34 00 00." Si la prise de contact nest pas possible immédiatement, "un formulaire de déclaration est disponible sur le site internet de l'aquarium".
Dans tous les cas, il est possible de faire la déclaration à posteriori nous explique la chargée de communication. "Si l'observation a lieu en mer et qu'il est illusoire d'entrer en contact avec l'aquarium depuis le lieu de l'observation, nous vous recommandons de relever la position GPS qui est celle de votre bateau au moment de l'observation et approximativement la force du vent et celle du courant. Puis, une fois recouvrée la possibilité de téléphoner, vous pouvez entrer en contact avec nous au même numéro pour rapporter ce que vous avez vu."
Certaines précautions sont à prendre en tous les cas. "Bien sûr, il ne faut en aucun cas tenter de repêcher ou de poursuivre l'animal observé. Réaliser quelques photos pour illustration s'avère bien suffisant."
L'observatoire Pelagis pour les mammifères marins
Les mammifères marins, quant à eux, sont pris en charge par l'observatoire Pelagis du CNRS. De ce côté-là, on nous explique "C'est l' observatoire qui se chargera non seulement, dans le cas d'un animal mort, de déterminer les causes du décès, mais aussi du déplacement de la carcasse. Vous ne devez en aucun cas ni toucher ni vous approcher du corps de l'animal, pour éviter la transmission de maladies qui peuvent être graves."
Pour compléter "Dans des cas rarissimes (environ 5 % des animaux échoués) l'animal est encore en vie. Il ne faut ni vous approcher de l'animal ni pire, tenter de le déplacer vous-même. Car vous pourriez être blessé par un mouvement du cétacé et, car vous pourriez le blesser lui-aussi."
Puis "La meilleure chose à faire, que les animaux soient vivants ou morts est d'entrer en contact sans délai avec l'observatoire par téléphone (+33 5 46 44 99 10) en nous communiquant le plus d'information possible quant à la localisation, l'état de l'animal, la présence éventuelle d'un tatouage (ne vous approchez pas pour vérifier s'il est présent) … Et ainsi participer à la sauvegarde de ces animaux." nous explique-t-on.
Ici aussi, faites preuve de prudence "Si l'animal échoué est vivant, ne tentez notamment pas de le remettre à l'eau sans la présence d'un expert de l'observatoire et, à plus forte raison, seul. Affolé, cet animal pourrait vous mordre gravement."
Ne touchez surtout pas au cadavre d'un animal more, c'est ce que le responsable de l'observatoire nous explique "Aucune personne, excepté un expert de l'observatoire, n'a la permission de déplacer ou d'examiner la carcasse d'un animal échoué. D'autant moins de le transporter."
Ne rien faire sauf alerter
L'alerte est comme souvent le meilleur réflexe, au bon interlocuteur et avec les bons moyens. Il y a plus de chance de participer activement au sauvetage de l'animal en question et à celui de l'espèce en le signalant qu'en tentant d'agir immédiatement. Peu d'entre nous peuvent prédire la façon dont se comportera un animal… Méfiance !
L'observatoire Pelagis, comme l'aquarium de la Rochelle sont joignables 7 jours sur 7 et répondront à vos appels qui leur serviront à mieux connaître, identifier et prévenir les décès de ces animaux sauvages. A défaut de pouvoir entrer en contact avec l'un ou l'autre, en mer, les sémaphores et CROSS peuvent être des interlocuteurs auprès de qui faire les signalements d'usage.
