Un démonstrateur pour valider la propulsion à l'hydrogène
Chloé Zaied est skipper professionnelle au cœur des calanques. Consciente de la fragilité de cet écosystème et de la nécessité de le préserver, elle réfléchit à une nouvelle génération de bateaux qui permet "de continuer à naviguer tout en respectant la planète".
C'est ainsi que nait l'Hynova 40, le premier bateau qui fonctionne à l'hydrogène. Pour ce faire, il reçoit deux moteurs de 220 kW en ligne d'arbre associés à 3 batteries de 44 kWh en 615 volts. La pile à hydrogène prend ensuite le relais. Retrouvez d'ailleurs notre essai de l'Hynova 40.
"Ce n'est pas un prototype, mais un démonstrateur. Nous voulions intégrer le marché très rapidement pour changer les choses. La mise au point de ce démonstrateur est la preuve que c'est possible" détaille Chloé Zaied.
Une production en série pour l'Hynova 42
Après une campagne de promotion sur la cote méditerranéenne pendant l'été 2021, la fondatrice lance désormais la construction en série de l'Hynova 42 au sein de son chantier basé à La Ciotat, dont la construction devrait être aussi propre que sa propulsion.
Pour le design, Chloé Zaied a fait appel à l'architecte naval Gilles Vaton avec lequel elle a collaboré sur les lignes du bateau. En résulte un élégant dayboat de 12,80 m, avec un immense sunbed sur l'arrière, un salon bowrider sur l'avant et un cockpit protégé d'un hard-top qui peut être clos pour profiter d'un diner à l'abri de l'air, ou au contraire surélevé pour profiter d'une ventilation en navigation. Enfin, une petite cabine permettra de se changer. Il pourra accueillir jusqu'à 12 passagers.
Ce modèle se décline en 3 gammes :
- Explorer pour plus d'autonomie
- Sport pour plus de vitesse
- Unique avec des finitions custom
L'Hynova 42 sera équipé de la même technologie REXH2 (Range Extender Hydrogen) d'EODev, une technologie zéro émission, grâce à une propulsion électro-hydrogène.
Le chantier vise la petite série avec une production d'environ 8 bateaux par an. Celle-ci devrait débuter à la fin de l'année 2021. Un modèle plus petit et un plus grand pourraient également voir le jour. Le tarif d'entrée est de 1 300 000 € HT dont 60 % du prix est lié à la technologie utilisée.
Installer des solutions mobiles pour l'approvisionnement en hydrogène
Le problème majeur reste aujourd'hui l'approvisionnement en hydrogène et notamment l'installation d'infrastructures dans les ports. Chloé Zaied est justement en pourparlers avec les différentes instances pour faire avancer les choses.
"Techniquement, c'est assez facile de pouvoir faire le plein d'hydrogène. Mais c'est une question d'éducation et de process d'approvisionnement. Nous sommes en discussion avec 8 ports et l'un d'eux est d'accord pour installer une solution mobile. On trouve bien des chargeurs pour les bateaux électriques. Il ne reste plus qu'à créer des zones pour la recharge d'hydrogène. Nous avons déjà fait un premier pas en avant en construisant un premier bateau, maintenant les ports vont nous suivre", conclut Chloé Zaied.
