Un bateau sensible au poids
C'est au mouillage que nous embarquons à bord de l'Astus 22.5. je ne pourrais donc pas vous parler de la facilité de mise à l'eau ou du réglage du gréement. Le constructeur indique que les propriétaires aguerris peuvent monter leur bateau en moins d'une heure à l'aide de la chèvre. Nous nous contentons donc d'envoyer le gennaker, bien roulé sur son emmagasineur, en tête de mât. Le bateau est alors prêt à partir. Le courant et le trafic dans le chenal de la Trinité sur Mer en cette fin juillet invitent à la prudence. Nous partons donc au moteur. C'est l'occasion de constater que le petit moteur Yamaha 5 CV n'est pas de trop, surtout qu'une erreur de longueur de ligne d'arbre (il s'agit d'un arbre court au lieu d'un arbre long) nous rend peu manœuvrant lorsqu'une personne est sur la plage avant, plaçant l'hélice au ras de l'eau. Comme tous les petits bateaux, l'Astus 22.5 est sensible à la position des poids.
Près : Plus rapide avec un angle au vent proche d'un monocoque
Sitôt dépassés les mouillages de la rivière de Crac'h, nous hissons la grand-voile et déroulons le foc, à l'aide du bout d'enrouleur, intelligemment positionné à l'extérieur de l'hiloire de cockpit. Notre bateau d'essai, toute première unité des Astsus 22.5, a été mis à l'eau il y a moins de 3 semaines. Un léger frottement en tête de mat, dû au positionnement des drisses, rend la manœuvre un tout petit peu plus délicate. Cette erreur de jeunesse sera revue sur les prochains trimarans. Le voilier accélère rapidement pour atteindre les 5 nœuds au près, malgré un vent faible. Comparé à un monocoque de même taille, la vitesse est nettement supérieure et l'angle de remontée au vent reste bon. Bien installé dans le balcon arrière pour barrer, nous pouvons le constater en nous comparant à un Sun Fast 3200 s'entraînant à proximité. Avec un vent se stabilisant autour d'une dizaine de nœuds, sans dépasser les 12/13 nœuds, l'Astus 22.5 maintient une vitesse au près entre 6,5 et 7 nœuds.
Un trimaran qui glisse au portant, malgré un vent faible
Avancés dans la baie de Quiberon, la mer reste faible et seuls les sillages de semi-rigides permettent de confirmer le bon comportement du bateau dans le clapot. Il est temps de tester le bateau au portant. Nous abattons et déroulons le gennaker, dont le bout d'emmagasineur est renvoyé à l'extérieur de l'hiloire de cockpit, en symétrique du foc. Les écoutes, renvoyés sur 2 winches à l'arrière du cockpit, sont vite bordées. Le vent restant faible, nous n'atteindrons pas des vitesses à 2 chiffres et ne ferons pas de longs surfs. Pour autant, les maigres risées d'une douzaine de nœuds, nous permettent d'atteindre 9 nœuds avec un équipage de 3 adultes. Installé sur le trampoline avec le stick de barre en main, la conduite du bateau est agréable, le bateau restant raisonnablement ardent dans ces conditions de vent. Nous en profitons pour jouer avec la hauteur de dérive.
Si les conditions de vent n'ont permis de voir tout ce que l'Astus 22.5 avait dans la carène, cette navigation permet d'entrevoir les belles sensations de glisse que devrait offrir le bateau. Elle confirme également qu'il conviendra parfaitement à des navigations performantes dans le petit temps.