Un skiff en double avec les deux marins au trapèze
Le 49er doit son nom à sa longueur de coque de 4,99 m de long. Il s'agit d'un skiff double où naviguent en binôme un barreur et un équipier au trapèze. Conçu par l'Australien Julian Bethwaite en 1994, il est une évolution des Skiff International 14 et Aussie 18. Il a été sélectionné en 1996 pour devenir support olympique des JO de Sydney en 2000 après des épreuves d'essais sur le lac de Garde en Italie, où s'affrontaient différentes classes.
Devant la popularité du 49er après son introduction en tant que classe olympique, le 49erFX devient l'épreuve de skiff féminin à Rio 2016, après des épreuves d'essais à Santander en Espagne. La coque est la même que le bateau masculin, mais le mât et le plan de voilure (45 m2) ont été réduits par rapport à celui des hommes (60 m2). Ils ont été conçus par Mackay Boats pour s'adapter à un poids d'équipage plus léger.
"C'est un bateau monocoque avec des ailes pour augmenter le couple de trapèze et doté de voiles importantes, dont un spi à l'avant. Il atteint d'ailleurs des vitesses rapides, avec 20 nœuds maximum. C'est un support qui offre de très belles images pendant les Jeux" explique Guillaume Chiellino, Directeur de l'équipe de voile de France.
Deux rôles différents à bord
Les deux marins à bord ont des rôles différents ; le barreur prend généralement les décisions tactiques et dirige le bateau, tandis que l'équipier à un rôle plus physique et contrôle les voiles. Le binôme navigue au maximum au-dessus de l'eau, au trapèze ; sachant que le mât peut supporter un poids maximum de 165 kg, une fois les navigateurs en équilibre. Le skiff possède un jeu de 3 voiles : grand-voile, spi et foc.
Des titres de champion(ne)s olympiques
Dans cette catégorie, trois équipes se démarquent avec chacune une médaille d'or et d'argent. D'abord les Espagnols Iker Martínez et Xabier Fernández avec l'or à Athènes en 2004 et l'argent à Pékin en 2008. Ont suivi les Australiens Nathan Outteridge et Iain Jensen, battant les Néozélandais Peter Burling et Blair Tuke pour l'or à Londres en 2012. Mais en 2016, les rôles se sont inversés puisque ce sont les Kiwis qui ont remporté l'or à Rio, les Australiens devant se contenter de l'argent.
Pour cette nouvelle édition des Jeux olympiques de Tokyo, seul le duo Peter Burling/Blair Tuke seront de nouveau en lice. Ils pourraient bien devenir l'équipe la plus titrée en 49er s'ils étaient de nouveau médaillés.
Du côté des femmes, les Brésiliennes Martine Grael et Kahena Kunze ont remporté l'or à domicile en 2016. Les néozélandaises Alex Maloney et Molly Meech et les danoises Jena Mai Hansen et Katja Salskov-Iversen ont respectivement remporté l'argent et le bronze.
L'édition de Tokyo qui sera la 2e épreuve de JO du 49erFX pourrait donc voir une nouvelle fois les duos brésiliens et néoz remporter une nouvelle médaille, les danoises ne courant plus dans la classe.
Première participation aux Jeux olympiques pour les Français
Ils seront 19 équipages masculins et 21 féminins à s'affronter pour décrocher l'or sur les JO de Tokyo. Pour la France, on retrouvera chez les femmes Lili Sebesi, régatière en dériveur puis en match-racing avant de devenir navigatrice olympique en 49erFX et sa coéquipière Albane Dubois, qui n'avais jamais régaté avant 2015 et son association avec Lili. 4e au Championnat du monde 2020, les deux navigatrices qui participeront à leurs premiers Jeux olympiques ont l'objectif de faire un top 10.
Quant à ces messieurs, ce sont Lucas Rual et Émile Amoros qui représenteront la France. Eux aussi participeront à leurs premiers Jeux, après avoir terminé plusieurs fois dans les 10 premiers des régates majeures et 7e du Championnat du monde de 49er en 2019.
Tous deux sont associés depuis 2012, et deviennent champions du monde jeune en 29er en 2013, avant de connaitre une belle ascension en 49er.