Des bateaux identiques pour les hommes et les femmes
Le 470, comme son nom l'indique, est un dériveur en double de 4,70 m de long, dont l'équipage est composé d'un barreur et d'un équipier.
"Le bateau est le même pour les hommes et les femmes, dans un symbole de parité. Les barreurs ne sont pas au trapèze comme en 49er mais au rappel" explique Guillaume Chiellino, Directeur de l'équipe de France de voile. La seule différence est la présence du losange rouge dans la grand-voile des bateaux de l'épreuve féminine.
Si les bateaux sont quasiment tous identiques, certaines conceptions ou équipements peuvent varier en fonction des règles de jauge. Les athlètes peuvent ainsi naviguer avec un bateau adapté au mieux à leur style de navigation. Le 470 possède 2 voiles au près et 3 voiles au portant, la GV, le foc et le spi.
Le travail d'équipe est la clé du succès sur ce bateau, avec un poids optimal d'équipage compris entre 120 et 135 kg. La dimension physique est moins importante que sur les autres supports, les marins devant faire preuve de stratégie, de tactique et choisir les bons réglages pour faire avancer leur bateau.
Le 470 conçut en 1963 par le français André Cornu et lui aussi l'une des stars des écoles de voile. Il devient support olympique en 1976, pour les Jeux olympiques de Montréal. À l'époque, l'épreuve est ouverte à tous, jusqu'au JO de Séoul de 1988, où les épreuves se scindent en deux : hommes et femmes. L'épreuve de 1988 est d'ailleurs la première dans la voile réservée aux femmes sur les Jeux.
De nombreux champion(ne)s olympiques en 470
Dans l'épreuve masculine, le navigateur olympique le plus titré est l'Australien Malcom Page, qui a remporté deux médailles d'or consécutives à Sydney en 2008 et à Londres en 2012. Son co-skipper pour Londres, Mathew Belcher a également remporté l'argent à Rio 2016 en duo avec Will Ryan. De retour sur Tokyo 2020 (début des Jeux le 23 juillet 2021), Mathew Belcher pourrait bien devenir le marin olympique en 470 le plus décoré.
Les Français ont également un beau palmarès dans l'histoire du 470, avec une médaille de bronze à Los Angeles en 1984 et une médaille d'or à Séoul en 1988.
Chez les femmes, la navigatrice la plus titrée est l'Espagnole Theresa Zabell, qui a remporté deux médailles d'or consécutives à Barcelone 1992 et Atlanta 1996. Mais pour cette nouvelle épreuve, deux navigatrices sont en lice pour remporter une 3e médaille olympique dans l'épreuve féminine.
La Néerlandaise Lobke Berkhout a remporté l'argent à Pékin 2008 et le bronze à Londres 2012 avec deux coskippers différents – et elle sera sur la ligne de départ à Enoshima avec sa nouvelle coéquipière Afrodite Zegers. Hannah Mills quant à elle pourrait devenir la navigatrice britannique la plus titrée de l'histoire si elle remportait l'or à Tokyo 2020. Elle a déjà remporté l'argent à Londres 2012 et l'or à Rio en 2016.
Une belle carte à jouer pour la France
Ce sont 21 équipages féminins et 19 masculins qui s'affronteront sur le plan d'Enoshima pour remporter la victoire.
Pour la France, ce sont Camille Lecointre et Aloïse Retornaz qui représenteront la nation. La première participe à ses premiers JO en 2012 à Londres où elle termine à la 4e place. En 2016, elle remporte la médaille de bronze avec sa coéquipière de l'époque Hélène Defrance. Quant à Aloïse, elle obtient d'abord de brillants résultats internationaux en 420, avant de décrocher en 2013 et 2014 deux titres mondiaux juniors en 470. Après une 4e place sur le Championnat du monde 2021 de 470 et une première place sur le Championnat d'Europe la même année, les deux jeunes femmes visent l'or à Tokyo 2020.
Du côté des hommes Kevin Peponnet et Jérémy Mion, champions d'Europe en titre, comme l'équipage féminin, représenteront la France. Jérémie participe à ses premiers jeux en 2016 à Rio et décroche une 7e place. Il est associé depuis 2017 avec Kevin, titulaire de plusieurs victoires dans le monde de la voile : Champion d'Europe Junior et vice-champion du Monde junior 470 en 2011, Tour Voile 2018 en Diam 24, Champion du monde 2018 en 470.