Se former à la course au large
Pierre Le Roy s'initie à la navigation par le biais des écoles de voile. Après un passage aux Glénans, il devient moniteur de voile sur un catamaran et en bateau de croisière. Ses diplômes d'ingénieur des travaux de la météorologie en poche, il devient prévisionniste pour Météo-France, tout en continuant à naviguer, animé par son goût pour la météo et la stratégie.
Après 3 saisons de course en équipage sur le circuit amateur (UNCL et RORC) – il participe entre autres à la Fastnet Race, l'Armen Race sur un voilier basé à Dunkerque mené par Philippe Bourgeois, il intègre le circuit Mini en 2016.
"Intégrer le circuit Mini, c'était une manière de me former à la course en large. Quand j'ai acheté mon premier Mini, j'avais déjà cette envie de concrétiser mon ambition de naviguer en solitaire. Mais aussi en tête l'idée de me former pour devenir routeur par la suite" nous explique Pierre Le Roy.
Passionné par la stratégie météo
Car la météo, le routage, la stratégie, c'est un des domaines de la course qui plait particulièrement à Pierre. D'ailleurs le fait d'être météorologue est-il un avantage ?
"Pour arriver devant, il faut être bon dans plein de domaines. Dans un des domaines (la météo) je suis déjà bien équipé. Il faut choisir sa route, faire avancer son bateau correctement, bien le préparer. Ça m'avantage par rapport à d'autres qui n'ont pas cette compétence-là. J'ai rarement été dans des situations météo sans vent. Je ne prends jamais de raclées. Au cours des 3 dernières années, je me suis toujours retrouvé dans les 8 premières. C'est sûr qu'il a d'autres paramètres qui rentrent en compte. Mais, grosso modo, vu que je ne fais pas de mauvais choix de route, ça me permet d'être toujours dans le match" détaille Pierre.
4 années sur le circuit Mini
Pour sa 2e Mini Transat sous les couleurs de TeamWork (bien connu de la course au large avec son engagement auprès de Justine Mettraux en Figaro et de David Raison en Mini 6.50 en 2011 et plus récemment de Nils Palmieri et Julien Villion, vainqueurs de la Transat en double), Pierre Le Roy aimerait remporter la victoire. Rappelons qu'il a avait terminé 5e dans la catégorie série en 2019 et qu'il réalise de belles performances jusque-là, avec 4 podiums sur 4 courses à bord de son nouveau bateau.
De nombreux projets en tête, mêlant course au large et météo
Cette expérience de la course au large, Pierre compte bien l'utiliser pour continuer ses projets. Si les financements suivent, il aimerait continuer sur le circuit Class40.
"J'aimerais bien passer sur un bateau plus gros, avec un ordinateur de bord pour faire de la météo. Le Class40 répond bien à ce programme. J'aime faire des courses longues, avec de la stratégie météo. Ce circuit s'y prête bien avec la Transat Jacques Vabre, la Route du Rhum. Mais ça dépend des financements, et pas uniquement de la volonté du skipper" détaille Pierre Le Roy.
Continuer de naviguer c'est aussi une manière de progresser dans son métier de skipper de course au large et d'affiner ses compétences en routage.
"C'est ma 4e année sur le circuit Mini et je refais la Transat à la fin de l'année. J'aimerais la gagner. Ça me passionne. Le projet à moyen long terme c'est d'utiliser ces compétences pour devenir navigateur/météorologue et faire des routages pour les grandes équipes, en embarquant aussi sur l'eau. Après 3 ans en bateau de série et maintenant en proto, je continue à progresser dans ce milieu de skipper et coureur au large. J'aurai ensuite toutes les cartes en main pour être un bon routeur, un bon navigateur dans le sens où je choisis la bonne route" conclut Pierre Le Roy.
Une autre possibilité pour le skipper serait de devenir équipier professionnel pour embarquer sur des courses en double ou en équipage, sans perdre de vue son objectif de stratégie météo.