Proposer une nouvelle approche de la navigation au moteur
"L'Orphie 29 est un projet différent qui va surprendre. Le postulat de base – en dehors de la propulsion électrique – était de consommer moins d'énergie. C'est un bateau qui peut aussi intéresser les voileux ou les amateurs de glisse, car bas sur l'eau, un peu comme sur un Hobie Cat, avec une navigation silencieuse, et des sensations de glisse avec les étraves qui fendent les vagues" explique Clément Bercault.
L'Orphie 29 est construit en contreplaqué avec des résines biosourcées, excepté les poutres de liaisons qui sont en carbone pour des raisons de rigidité.
"On a cherché dès le début à avoir un bateau le plus léger possible, car le poids est discrètement lié aux performances du bateau. L'Orphie 29 à un poids lège de 1,6 tonne. C'est une sacrée prouesse avec ce matériau. On a aussi voulu conserver le savoir-faire du chantier naval qui l'a construit, spécialiste du bateau en bois. Ça lui donne aussi cette forme particulière. Ça avait aussi du sens en rapport avec l'impact de la propulsion électrique."
Une plateforme pour profiter de la mer et des mouillages
Ce trimaran possède une coque centrale très fine, pour réduire la résistance à l'avancement, et donc consommer moins d'énergie, tout en procurant une navigation très stable.
Très bas sur l'eau – 30 cm au-dessus de la mer – ses deux trampolines permettent de profiter de la navigation au plus proche des éléments. Le cockpit de la coque centrale offre un espace de repas pour 8 personnes avec une grande banquette en U. Le poste de pilotage à l'avant possède deux fauteuils pour accompagner le skipper. Enfin, la coque centrale abrite une cabine où l'on trouve un cabinet de toilette fermé et un espace pour installer un couchage double. La hauteur sous-barrot étant assez réduite, cet espace servira principalement aux rangements des affaires ou à la sieste des enfants. Il y a aussi un petit frigo pour conserver les aliments et boissons au frais.
"On peut profiter des trampolines, extension des deux flotteurs. C'est un plus par rapport à un monocoque classique de même taille. On peut y installer des bains de soleil par exemple. Avec une hauteur de franc-bord réduite, on peut facilement plonger. Une douchette permet de se rincer après. L'équipement est plutôt haut de gamme, pour offrir une expérience de confort à bord" détaille Clément Bercault.
Un T-Top en bois stratifié carbone (en cours de finalisation) vient protéger le cockpit central. Équipé de toiles et de panneaux solaires ; ces derniers alimentent toutes les batteries de service (frigo) et équipements du bord, ainsi que les instruments de navigation et les propulseurs. Des toiles viennent se plugger sur les côtés du T-Top et s'étendent sur un système de mât que l'on vient clipser sur les flotteurs pour ombrager les trampolines au mouillage.
Naviguer de manière silencieuse
L'Orphie 29 reçoit un moteur Torqeedo de 50 kW (80 ch) couplé à des batteries I3 offrant une autonomie de 30 milles. Le chantier a également prévu de pouvoir y installer un Torqeedo de 80 kW pour augmenter la capacité de vitesse sur certains plans d'eau.
"Le bateau a une vitesse de 8/9 nœuds en moyenne et peut aller jusqu'à 18 nœuds. L'idée est de naviguer à vitesse réduite, avec un moteur silencieux pour profiter de la croisière. On profite du silence, on entend juste les coques fendre l'eau et l'on profite de la navigation comme sur un voilier. Mais le fait d'être performant est un gage de sécurité et de confort. Si la mer commence à se lever ou la météo à devenir défavorable, et qu'il faille rentrer, on peut mettre les gaz" étaye Clément Bercault. Une aile de kite vient en complément pour tracter le bateau lorsqu'il y a du vent.
Pour continuer de mouiller dans des zones protégées – notamment avec le nouveau projet de loi dans les calanques – l'Orphie 29 est équipé d'un système de géopositionnement (en cours de développement). Grâce à des propulseurs à jet d'eau avant et arrière et un système de géolocation couplé avec les instruments de navigation du bateau, celui-ci est stabilisé à un endroit donné. Pas besoin de jeter l'ancre. Une technologie qui permet à la fois de préserver les fonds marins et d'aller dans des endroits peu fréquentés, mais qui nécessite d'avoir un skipper à bord.
Une version à foils pour encore plus de performance
En parallèle, le cabinet d'architecture a planché sur une version à foils pour augmenter la capacité de vitesse et d'autonomie du bateau, avec une vitesse avoisinant les 30 nœuds.
"On a imaginé un projet à foils sur la même plateforme. On s'est rapproché de Benoit Marie, expert dans le foil, pour dessiner une version sustentée par deux foils en L et un flap à l'arrière. L'idée étant d'aller plus vite ou plus loin" explique Clément Bercault.
Un bateau à louer pour une journée de croisière
Si l'Orphie 29 peut être acheté par des particuliers – un budget conséquent puisque le tarif est de 200 000 € HT – l'objectif d'Orphie Boat est d'abord d'offrir des croisières à la journée pour découvrir des endroits somptueux, accompagné par un skipper professionnel.
Ainsi, le premier exemplaire du bateau est proposé à la location – 1 300 € la journée pour 10 personnes – à Hyères avec des prestations de repas. D'autres bases devraient proposer les mêmes prestations, notamment aux Antilles pour la saison hivernale.