Hugo Lauras participera la Mini Transat 2021 à bord de son Pogo 2 N°512. Passé par les circuits de régate en 470 et 420, le jeune homme découvre depuis 2018 le milieu de la course au large. Qualifié pour la transatlantique après une 23e place sur la course Les Sables Les Açores en 2020, Hugo cherche encore à boucler son budget (15 000 € pour l'assurance, les frais d'inscriptions ou le retour en cargo) pour s'élancer sur l'océan.
"J'avais envie de me faire plaisir avec un bateau pas trop cher, sur une course engageante. On trouve encore des Pogo 2 sur le marché, je peux régater avec les autres et à ma manière puisque c'est une course en solitaire. Sur Les Sables Les Açores, je suis arrivé premier des pointus. C'était une belle expérience que j'aimerai concrétiser sur la Mini" explique-t-il.
Une voile gonflable pour les petits airs
L'année dernière, alors qu'il cherche une voile pour son Pogo 2, il fait la rencontre d'Antoine Debled, inventeur de la voile-aile ADD Modules, une solution de voile épaisse gonflable. Ce dernier lui propose d'équiper son Mini 6.50 avec cette voile, qu'il pourra faire évoluer en collaboration avec le skipper du Pogo 2 N° 512. Hugo est d'ailleurs le seul de la flotte à avoir opté pour ce système.
Cette voile est composée de deux plaques de mousse positionnée sur l'avant. Entre la voile et les mousses, deux boudins gonflables manuellement viennent "épaissir" la voile.
"L'objectif c'est de se rapprocher un peu d'une aile d'avion et d'avoir de l'épaisseur sur l'avant de la voile, en gonflant la partie au vent de la voile. On gagne en épaisseur sur l'avant, mais aussi sur la partie creuse. Quand il n'y a pas de vent, c'est assez bénéfique. Ça permet d'attraper les moindres filets d'air. Le fait qu'elle soit épaisse la rend aussi plus tolérante. À chaque virement de bord, j'échange les gonflages" détaille Hugo.
Ce système permet de gagner en portance, notamment quand il y a peu d'air et surtout au vent arrière. Il stabilise également la voile, tout en la protégeant grâce aux panneaux moussés.
Si Hugo gagne en performance en navigation, la manutention s'avère un peu plus compliquée. Déjà parce qu'elle s'avère lourde à hisser et affaler en raison des panneaux de mousse. Aussi parce qu'elle prend plus de place à ranger.
"C'est une technologie qui pourrait intéresser les plaisanciers, car il n'y a pas besoin de dégréer la voile à chaque fois, contrairement aux bateaux de course. Elle se place directement en zigzag, est donc facile à ranger dans un easy bag. Enfin, les panneaux de mousse la protègent pour qu'elle s'abime moins vite" explique Hugo. Une solution qu'Antoine Debled aimerait également proposer aux bateaux de commerce.
Une version 2 testée sur la Pornichet Select
Après un premier test sur la course Les Sables Les Açores, le système a quelque peu évolué. Hugo le testera d'ailleurs sur la Pornichet Select, qu'il courra le 1er mai prochain.
" Dans la version 1, les plaques de mousse ne descendaient pas jusqu'à la bôme. Dans cette 2e version, elles descendent jusqu'en bas, en étant collées au guindant, ce qui offre plus de bénéfices grâce à l'épaississement de la voile. J'avais décidé de ne pas gonfler le bas de la voile pour prendre un ris plus facilement, mais je me suis rendu compte que ça ne posait finalement pas de problèmes, d'où cette 2e version" conclut Hugo.