Du sel dans les veines
Pascal Conq a baigné très tôt dans le milieu maritime de par sa famille. Son arrière-grand-père était capitaine d'une goélette paimpolaise pour le transport maritime, son grand-père, chef mécanicien et son père travaillait dans la Marine marchande.
"Quand mon père a arrêté de naviguer, nous nous sommes installés à Roscoff, en Bretagne Nord. Il dirigeait les services techniques d'une station de biologie marine. On avait un logement de service, j'avais à aquarium à disposition, j'étais un peu le roi du pétrole ! J'étais heureux comme tout ! Je naviguais beaucoup l'été sur des bateaux de recherche océanique comme matelot, mais aussi sur des bateaux de pêche au chalut. J'ai complètement grandi avec le sel marin !"
En parallèle, Pascal Conq commence à faire du bateau sur le Belouga de son papa. Il a commencé à naviguer très tôt avec lui, appréciant de plus en plus la voile.
"On a ensuite construit un Optimist. J'ai commencé à m'intéresser aux régates. De fil en aiguille, mon intérêt pour les bateaux a grandi. Je me suis demandé comment sont fait les bateaux, comment gagner des régates, comment construire des bateaux pour aller vite en régate… J'ai pas mal trainé dans les chantiers de Roscoff, à me demander ce qu'il y avait derrière… C'était le métier d'architecte naval."
Architecte naval et régatier
En s'intéressant aux formations de ceux qui exerçaient à ce moment-là, il s'aperçoit que le choix est vaste. Il pense alors que la formation d'architecte DPLG peut être la bonne pour devenir architecte naval. Il se forme à Rennes et décroche son diplôme en 1985.
"J'ai découvert des études qui m'ont passionné, mais je n'ai pas lâché la voile. Je me suis mis à dessiner un voilier de course de 5,50 m, à la jauge "Micro" avec la première quille inclinable. J'étais en 3e année d'archi."
En parallèle Pascal Conq continue de participer à de nombreuses régates, notamment avec Patrick Eliès, vainqueur de la Solitaire du Figaro en 1979. Le navigateur connait bien Jean-Marie Finot et organise une rencontre entre les deux architectes.
"De fil en aiguille, j'ai continué les régates et gagné le Tour de France à la Voile en 1985, avec mon cousin Yannick Dupetit. La même année, Jean-Marie Finot cherchait un peu d'aide. On a convenu que je viendrais travailler avec lui à la rentrée."
Bateaux de course, grands yachts et bateaux de croisière
Au bout de 3 ans de collaboration avec Jean-Marie Finot, les deux hommes s'associent pour fonder le cabinet "Finot Conq".
"J'avais plus la fougue de la jeunesse, je me suis donc plus orienté sur les bateaux de course. Naturellement, Jean-Marie a pris la croisière. Après, j'étais très proche de certains clients plus jeunes. Ça nous a permis d'évoluer comme ça."
Aujourd'hui, l'équipe est composée de 4 personnes. Le travail est réparti par domaine en fonction des performances de chacun. Si le cabinet a conçu un Mini à l'étrave Scow à foils (qui devrait rapidement être mis à l'eau), le gros de l'activité se concentre sur la plaisance.
"Ce Mini à foils va être assez différent. On a beaucoup travaillé en CFD. C'est intéressant. Au niveau de la course, les plus jeunes ont tendance à prendre le relai. David de Prémorel par exemple est plus proche des coureurs. C'est comme ça qu'on a maintenu le lien avec la classe IMOCA, notamment pour le dernier Vendée Globe 2020/2021. On avait 3 bateaux qu'on a maintenus en état. On est proche des skippers, comme Damien Seguin sur Apicil."
Le cabinet travaille également sur des bateaux à l'unité, comme le Nomad IV, un voilier de croisière de 100 pieds.
"Ce bateau a été assez remarqué et nous a valu un prix d'architecture international. Récemment, on a également travaillé sur un 53 pieds, un 56 pieds, ou encore un 70 pieds en alu construit chez JFA. Notre activité se partage entre des bateaux à l'unité – pour dessiner des bateaux comme on les aime – et des bateaux de croisière – Marine Composites, Structures ou encore Bénéteau."