Un IMOCA simple et fiable
Construit en 1998 pour le skipper anglais Josh Hall, ce 60 pieds possède un solide palmarès dans toutes les courses autour de la planète. Il a terminé trois éditions du Vendée Globe, un Boc Challenge, et bouclé une dizaine de transat. C'est aux mains du skipper Sébastien Destremeau que ce plan Finot a couru l'édition 2016 du Vendée Globe, en terminant à la dernière place.
Les règles de la jauge IMOCA ayant été modifiées en 2017, ce 60 pieds à quille fixe ne pouvait plus prendre part aux courses destinées à cette classe. C'est alors qu'Erwann de Kerros, amateur éclairé et importateur d'épices, a décidé de le récupérer pour lui offrir une nouvelle vie.
Le retour au transport à la voile
Dans la lignée des grands explorateurs-navigateurs, Erwann de Kerros, spécialisé dans l'importation d'épices cultivées aux quatre coins du monde, avait à coeur de donner une dimension vertueuse au transport de ses marchandises. C'est en préparant la Jacques Vabre 2016 en class 40 qu'il a eu l'idée, en se concertant avec son co-skipper, de reconvertir un ancien IMOCA pour l'adapter au transport de marchandises.
"Plutôt que d'utiliser les moyens de transport habituels, nous voulons opter pour un mode de transport en rapport avec nos valeurs. On s'est alors mis à la recherche d'un IMOCA. J'ai su que le bateau de Sébastien Destremeau était disponible. C'est un bateau simple, bien construit et qui correspond parfaitement à notre programme de transport rapide à la voile."
Comment modifier un voilier de course pour le transport d'épices ?
"Dans un premier temps, nous avons procédé à un check up « classique » du bateau. Nous avons réparé le rail de grand voile, le pilote automatique et les hydrogénérateurs. Le parc batteries a été changé et nous avons installé un dessalinisateur. Puis nous avons adapté le bateau à son nouveau programme : pose d'un guindeau afin de disposer d'un mouillage à poste, installation d'un j2 pour faciliter les manœuvres, changement de casquette pour un modèle plus protecteur, puis aménagement des soutes à épices."
"Nous sommes capables de transporter 5 tonnes d'épices, réparties dans les deux soutes du bateau. Celles-ci sont stockées dans des sacs suspendus de 300 kg chacun."
Un programme de navigation exotique
Sous les couleurs de Terre Exotique, Erwann et son 60 pieds se sont rendus en Crète pour récupérer un chargement d'herbes sauvages. "Puis nous partirons au Brésil pour acheminer en France le merveilleux poivre de Bahia. Ensuite, nous mettrons le cap vers le Cameroun, l'Éthiopie, Dakar, Montréal... avant de rejoindre Madagascar."
"Au rythme d'un IMOCA de 60 pieds, nous allons sillonner les océans à la source des poivres, baies et autres follicules sauvages, privilégiant ainsi les filières courtes. N'est-ce pas la plus belle des façons d'allier civilisations et gastronomie ?"