Pourquoi choisir une coque en aluminium pour son semi-rigide ?
Nous avons une grande expérience du polyester avec la marque de semi-rigide Caribe. Reconnus partout dans le monde, les chantiers apprécient le bon passage en mer des bateaux, la qualité de construction et des flotteurs. La seule critique que les constructeurs – Fountaine Pajot, Lagoon, Privilège Marine etc. – ont pu nous faire c'est le poids du bateau. Le polyester est lourd. Il est souvent projeté, les poids ne correspondent souvent pas aux documentations, il faut ajouter 20 %.
On a donc eu l'idée de créer une gamme en aluminium, Highfield. Aujourd'hui, on construit 4 800 bateaux par an. On est présent dans plus de 40 pays.
On a fait ce choix pour des questions de poids, de résistance, mais aussi de recyclage. L'alu est beaucoup moins polluant que le polyester. Aujourd'hui, il faut être plus écologique et économe.
Les semi-rigides en alu sont moins lourds et beaucoup mieux construits. Il n'y a pas besoin de moules. Au fil des milles, on acquiert une connaissance parfaite de ce qu'il faut faire. Puisqu'ils sont plus légers, les bateaux ont besoin de moteurs moins performants et sont d'ailleurs beaucoup plus performants que les coques en polyester.
Aujourd'hui, l'aluminium c'est l'avenir. Il n'y a pas besoin de moules, on ne construit pas sur plans. Ça représente une économie substantielle en termes de pollution et de moules. C'est un gain de temps aussi.
C'est grâce à l'expérience acquise avec Caribe qu'on a pu construire Highfield avec des gens d'expérience. Moi pour ma connaissance du semi-rigide en polyester à travers la marque Caribe, Julien Carussi, ancien de chez Pennel et Flipo et aujourd'hui directeur de production de l'usine et du développement et Scott Wilson, qui avait déjà lancé une marque de semi-rigide en alu en Australie, Swift Marine.
Finalement, Caribe et Swift ont donné naissance à la marque Highfield.
Est-ce que l'aluminium fait plus de bruit que le polyester en navigation ?
Nous qui construisons à la fois en polyester et en aluminium, nous sommes bien placés pour en parler. Je ne vois pas pourquoi ça ferait plus de bruit. Nos bateaux sont construits avec un varangage, des renforts, un vrai squelette, des virures et offrent un passage en mer hors-norme. Le boudin agit en plus comme un amortisseur.
Nos bateaux n'ont aucune caisse de résonance et sont beaucoup moins bruyants que toutes les marques en polyester. Avec une sorte de pare-battage géant autour du bateau, bien au contraire.
La construction aluminium permet d'avoir des bateaux plus légers, qui drainent moins d'eau, des bateaux plus fluides, qui glissent sur l'eau. C'est l'avantage de l'alu. On travaille d'ailleurs avec de nombreux partenaires : Route du Rhum, Vendée Globe pour qui nous avons été plusieurs années fournisseurs officiels. Thomas Coville et le team Sodebo utilisent 3 semi-rigides Highfield, Romain Attanasio, Samantha Davies, Mike Horn… Nous avons de nombreux partenaires autour du monde. Ces ambassadeurs ne nous ont jamais parlé de bruit.
On travaille également avec Fiish, plus grand faiseur de leurres, qui utilisent nos bateaux pour la pêche. On a d'ailleurs une grosse demande de pêcheurs.
Les bateaux mal construits en aluminium, moule et bec là c'est une caisse de résonance, pas de squelette, pas de renforts.
Comment équiper une coque en aluminium ? Y a-t-il des spécificités notamment au niveau de l'électricité pour éviter l'électrolyse ?
C'est un bateau comme les autres. On a des parties en polyester, la console et le bolster. Tout ce qui est matériel - volant, manette de gaz, GPS… - est installé sur la console.
Après la construction, nos bateaux sont passés dans des bains de phosphate et d'acide. On vient appliquer une peinture poudre et ensuite on les passe au four.
Il n'y a pas d'électrolyse sur nos bateaux. Après, si on vient visser un élément alu sur de l'inox, il faut mettre du top gel, un isolant, à chaque pose de sonde.
Pour le Vendée Globe 2020, nos bateaux sont restés 6 mois dans l'eau et n'ont rencontré aucun problème.
