Quelle formation, quel diplôme, quelles compétences pour tenir le poste ?
Mousse dans Marine Nationale, Hôtesse-Marin sur Yacht, Mécanicien 250 kW pour devenir Capitaine
Alors que Sandrine suivait une filière scientifique : Baccalauréat S, elle préfère s'orienter vers la mécanique. C'est donc pour cela qu'à l'âge de 16 ans, en 2010 Sandrine s'est engagée dans la Marine Nationale en intégrant l'école des Mousses à Brest où elle passe des capacitaires.
"En 2011, après ma formation de mousse sanctionnée par un diplôme de matelot machine, je suis affectée à Brest sur une frégate anti-sous-marine, sous contrat de 5 ans, en tant que matelot, ce qui m'a permis d'accéder aux fonctions de mécanicien naval auxiliaire & froid. Période embarquée, pendant laquelle je passe également les capacitaires de marin-pompier et de sécurité. J'étais également chargée d'assurer l'entretien électrique des installations de sécurité du bord, ainsi que les appontages des hélicoptères et donc acquérir une solide maîtrise en mécanique et sécurité."
La dernière année de son contrat de 5 ans, elle la passe toujours près de Brest à l'Ile Longue comme mécanicien annexe des sous-marins (SNLE).
Son contrat clos, Sandrine quitte Brest, et souhaite s'orienter dans la plaisance. À son arrivée sur la Côte d'Azur, sa région natale, Sandrine dépose son Curriculum Vitae sur toutes sortes de navires pour trouver un embarquement. Ne parlant pas suffisamment bien l'anglais, la recherche fut difficile.
"Après avoir malgré tout obtenu un contrat pour une saison sur un yacht de 118,5 pieds, je décide en 2016 de partir en Australie pour intégrer la faculté de langues de Sydney. Puis je continue mon expérience en Australie et en Nouvelle-Calédonie afin de parfaire mon Anglais, agrémenté de divers boulots alimentaires tels que guide touristique à vélo, guide baleine sur catamaran.
En 2017, à mon retour sur la Côte d'Azur, j'embarque pour une nouvelle saison sur un yacht de 87 pieds, malgré mon expérience et mes diplômes, l'engagement de marin mécanicien se transforme souvent en poste d'hôtesse/chef cuisinière.
De ces expériences je décide de passer les certificats CFBS, STW10 pour avoir le statut de personnel naviguant puis un brevet de mécanicien 250kW ce qui me permet de m'éloigner du rôle d'hôtesse."
En 2018 Sandrine effectue en Méditerranée quelques convoyages en tant qu'équipière sur un voilier de 55 pieds. Puis enchaîne une saison, seule, sur un yacht de 64 pieds de propriétaire combinant les postes d'hôtesse, marin, mécanicien et chef cuisinière. Elle gère l'économat, ainsi que la logistique à bord, et assure les services quotidiens aux 10 à 15 passagers embarqués.
"Cette même année je passe le CMP : Certificat de Matelot de Pont à l'Inseit Centre de Formation Maritimes de Nice.
En 2019, j'embarque, de nouveau pour une saison comme hôtesse marin responsable Tender sur un yacht de 102 pieds. Saison achevée, je pars pour les Caraïbes avec un contrat de dix mois, comme marin sur un catamaran de 47 pieds pour du day charter. Malheureusement le contrat s'est fini prématurément à cause de la pandémie. J'effectue alors 4 convoyages entre les îles Grenadines et Saint-Barthélemy sur un voilier de 44 pieds.
Puis, bloquée à Saint-Barthélemy, je rentre en métropole grâce à un convoyage transatlantique sur un voilier de 40 pieds, qui durera trois semaines au lieu de dix jours au vu des conditions météorologiques, avec voie d'eau, perte totale des instruments de navigations : une sacrée expérience !
À mon retour, j'embarque à nouveau sur un catamaran de 58 pieds pour y effectuer une saison entre Corse, Sardaigne, Sicile, Italie."
Sandrine Toutain est une jeune femme déterminée avec déjà une expérience de 11 ans en navigation, à tous les postes et comme elle le précise : "Les qualités nécessaires sont, la patience et la détermination, car le milieu de la plaisance ouvre timidement ses portes à la gente féminine aux postes à responsabilité."
Quel quotidien, quelles sont les responsabilités de cette profession ?
Sécurité des personnes et toujours prête à appareiller
Le quotidien du marin est d'assurer l'entretien du navire pour qu'il soit toujours en état de naviguer, la sécurité des personnes à bord, être prêt à appareiller à tout moment et que le fonctionnement du navire soit irréprochable.
"Maintenant, titulaire du brevet de Capitaine 200 dont, il me reste quatre mois de navigation à valider, et j'entrevois le capitanat", conclut Sandrine.
Quelles sont les évolutions possibles de ce métier ?
Passer le brevet de mécanicien 750 kW et le brevet de Capitaine 500
Sandrine prévoit dans un premier temps d'embarquer sur un navire au poste de second. Idéalement un navire orienté vers la recherche/exploration, si possible en Antarctique. Elle souhaite aussi finaliser son brevet de mécanicien 750kW, ensuite de suivre la formation capitaine 500.
Sur le long terme, Sandrine Toutain projette d'avoir son propre navire et faire le tour du monde, passer le Cap Horn et le Cap de Bonne Espérance.