Quelle formation, quel diplôme, quelles compétences pour tenir le poste ?
L'envie de naviguer, passer des certifications et se perfectionner
Responsable de production pour des maisons d'art, dont Chanel, Clarisse quitte en 2016 la capitale avec une idée bien précise, sans savoir comment s'organiser, mais avec cette envie de liberté et d'accéder au métier de marin.
"En 2018, je pars aux Antilles dans le but de trouver un job de marin ou hôtesse marin. J'en ai profité pour partir avec des amis en croisière sur un catamaran et aussi pour me persuader que mon projet était bien celui-ci. Dès que je suis rentrée de cette navigation, j'ai trouvé un job aux Sables-d'Olonne : marin-hôtesse sur la goélette Diva, goélette classique qui a une très belle histoire, construite à La Rochelle selon des méthodes traditionnelles. En tant que membre de l'équipage, j'assurais la sécurité et le confort des passagers. Parallèlement à cette activité avec mon conjoint, titulaire du brevet de capitaine 200, nous travaillions en hiver aux Antilles françaises.
Pendant ma période antillaise, alors à Saint-Barthélemy travaillant pour Saint-Barth Sailor (location de voilier à la journée avec équipage), j'ai eu la chance de suppléer mon patron de l'époque parti courir la Transat AG2R et c'est grâce à cette première expérience en autonomie que j'ai réellement mis le pied à l'étrier."
Le problème que rencontre Clarisse est que pour skipper ou commander des voiliers de belle taille sans expérience ni diplôme, la chose est impossible, c'est à ce moment précis que l'idée de devenir skippeuse est venue.
"Je gardais ce projet secret depuis mon départ de Paris, n'ayant ni la connaissance ni l'accès aux réseaux de formation. Grâce à mon expérience aux Antilles, j'ai pu m'organiser et trouver des centres de formation. C'est donc à ce moment que je suis arrivée aux Sables-d'Olonne pour passer le Certificat de Formation de Base à la Sécurité (CFBS) pour tout ce qui concerne la sécurité à bord, diplôme obligatoire pour embarquer puis un Certificat de Matelot de Pont pour poursuivre vers un brevet de Capitaine 200 - Voile", diplôme obtenu en février 2021, à l'âge de 38 ans Clarisse Potel, seulement 4 ans après avoir découvert la navigation.
"La première compétence et avant tout avoir beaucoup naviguer, ce que j'ai fait pendant ma période "Goélette Diva" et pour Saint-Barth Sailor comme hôtesse-marin, en complément je fais partie d'un équipage d'un J80 aux Sables-d'Olonne pour être à l'aise sur l'eau dans toutes conditions, et surtout le brevet de matelot de pont pour pouvoir "toucher du pare-battage". Le début du commencement pour devenir marin et par là même skippeuse. Sans brevet de matelot, il est impossible de trouver des embarquements. Tu enrichis ton expérience et apprends en faisant", insiste Clarisse.
"Et comme une période importante de navigation en tant que matelot est nécessaire pour valider le diplôme de matelot, il est possible d'anticiper la formation au passage de Capitaine 200."
Quel quotidien, quelles sont les responsabilités de cette profession ?
Trouver des embarquements et assister des plaisanciers dans des voyages au long court.
Maintenant Clarisse cherche une place de capitaine en second sur un voilier de plaisance professionnelle le temps d'être à l'aise et de maitriser la navigation pour par la suite être en mesure de prendre le capitanat d'un navire de plaisance ou de commerce sous certaines conditions et d'autres certifications.
D'ores et déjà, Clarisse est en contact avec le futur propriétaire d'un voilier de 70 pieds qui souhaite entamer un tour du monde.
Avec plusieurs longues navigations à son actif, pour l'instant son projet est de voyager sans être propriétaire de l'embarcation. "C'est beaucoup de contraintes que de posséder un bateau", confirme Clarisse.
Quelles sont les évolutions possibles de ce métier ?
Naviguer sur tous les océans et faire des rencontres
"Je souhaite rester dans le domaine de la plaisance professionnelle et naviguer sur différentes mers pour faire un tour du monde tout en continuant sur rythme de 6 mois aux Sables-d'Olonne, 6 mois sous les tropiques et de naviguer dans l'océan pacifique.
Sur l'eau, les rencontres se font facilement, les gens de mer sont une petite famille, il n'est pas rare que ces rencontres deviennent des opportunités de nouvelles vies, le contraire d'un milieu hyper hiérarchisé des grandes entreprises, les gens de mer ont souvent une ouverture d'esprit qui rend les choses simples", conclut Clarisse.