Deux nefs capables d'accueillir 280 bateaux
Le Port à sec de Lorient occupe depuis 2014 deux anciennes nefs qui servaient d'espace de maintenance pour les sous-marins allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Il accueille des bateaux à moteur – essentiellement des semi-rigides, quelques coques open et quelques timoniers et pêches promenade avec cabine d'une longueur de 5,50 m à 7,50 m. Les voiliers ne rentrent pas dans ce système en raison de leur hauteur de mât et de leur tirant d'eau.
Au total, dans ces deux espaces de 15 m de haut, 15 m de large et 150 m de profondeur, ce sont 280 bateaux qui sont stockés sur un système d'étagères à 4 hauteurs.
Un port à sec protégé et semi-automatisé
Il offre deux spécificités. D'abord, il l'un des seuls ports à sec clos par des murs et un toit. Ensuite, il est semi-automatisé. En effet, deux robots prennent en charge l'ensemble de la flotte stockée dans les deux nefs pour les charger et les apporter dans une zone de transit à l'extérieur. C'est ensuite l'humain qui prend le relai, un opérateur faisant transiter le bateau jusqu'aux pontons via une cale de mise à l'eau protégée offrant 120 m de linéaire de ponton qui permet à la fois aux bateaux qui sont sortis du port à sec d'être stockés à l'abri.
En plus de ces équipements, le port à sec de Lorient est équipé de zones de délestage.
"Les opérateurs sortent 70 bateaux les grosses journées, or nous n'avons pas 70 places immédiates à flots. On stocke alors les bateaux sur des bers roulants. Ainsi, les bateaux sont en transits à leur sortie et mise à l'eau" nous explique Julien Bothuan, Responsable du Port à sec.
Pendant la période estivale, une autre zone de délestage, offre 120 places sur des pontons extérieurs.
"L'idée avec ce port à sec était de délester les listes d'attente des ports à flots et ainsi de libérer de l'espace pour les voiliers en accueillant notamment les semi-rigides. La plupart des plaisanciers naviguent généralement 15 jours dans l'année, ça évite donc de bloquer une place à flot" détaille Julien Bothuan.
Dès qu'une demande de propriétaire arrive, les agents portuaires vérifient avec le propriétaire les cotes du bateau (longueur, largeur…) afin de déterminer la comptabilité avec les stocks.
Une notion de service et de proximité avec le client
Le Port à sec de Lorient offre également une notion de service différente d'un port à flots. Celle-ci se base sur un ratio, en termes de tarif, 10 % plus cher qu'une place de port.
"Cela se justifie d'abord par l'investissement initial qui est colossal, mais aussi parce que stocker dans un port à sec ne génère pas les mêmes obligations que les plaisanciers en port en eau" détaille Julien Bothuan.
En effet, pas besoin d'aller vérifier les amarres de son bateau en cas de coup de vent ou de s'adonner au carénage et à l'antifouling. Le fait d'être également protégé – contrairement à la plupart des ports à sec qui sont en extérieur – permet d'éviter les impacts d'UV sur le gelcoat des bateaux, qui auront tendance à jaunir en extérieur.
"Ça évite au bateau de perdre visuellement de la valeur, et en termes de revente, le plaisancier s'y retrouve", explique le responsable du port à sec.
Deux personnes sont présentes toute l'année pour assurer – même hors-saison – les mises à l'eau de bateau. De gros renforts sont prévus du printemps jusqu'à quasiment la moitié de l'automne.
"On est dans le service, dans l'échange et la proximité avec les plaisanciers. On noue une relation de confiance avec les propriétaires. Les plaisanciers nous mettent à disposition leur bateau en espérant que ça se passe au mieux. Quand on nous confie un semi-rigide, on fait en sorte que ça se passe bien. Qui dit client satisfait, dit bouche-à-oreille" étaye Julien Bothuan.
Justement, victime de son succès, le port à sec de Lorient a aujourd'hui une liste d'attente d'un an et demi.
"Finalement, la problématique initiale qui était le manque de place à flots se répercute aussi sur le port à sec."
"Pour les plaisanciers, le port à sec est beaucoup plus pratique que de stocker son bateau sur une remorque. Dans ce cas, il faut pouvoir être à l'aise avec la mise à l'eau et avoir la possibilité de stocker la remorque. Chez nous, nous gérons les mises à l'eau, qui font partie de la prestation. Le client appelle entre 48 h à l'avance et la veille, par téléphone, mail ou en direct. On développe également une application. Ils ont un nombre illimité de mises à l'eau. Après chaque sortie, on effectue un petit rinçage du bateau, toujours dans cette notion de proximité et de service client"
Stockés dans le port à sec de Lorient, les bateaux ne doivent pas rester plus de 48 h à flot. Si le bateau n'a toujours pas bougé pendant ce laps de temps, alors les propriétaires doivent prévenir les agents portuaires qui le mettent à terre.
"Si le bateau doit rester plusieurs jours à l'eau, on peut utiliser le passeport escale avec les autres ports du Morbihan. L'idée c'est de donner de la dynamique au port à sec en évitant que les bateaux ne restent trop longtemps à l'eau", conclut Julien Bothuan.
Tarifs
Les bateaux sont répartis en 4 catégories, avec des niveaux de tarification correspondants. Le premier niveau de tarification est de 1 600 € TTC pour l'année et le plus haut est de 2184 € pour les bateaux de 7,50 m.