Précurseur de la planche à voile
Comment devient-on à presque 50 ans, 25 fois champion du monde de windsurf ? "Il n'y a pas de secret, sinon, il y aurait beaucoup personnes qui établiraient des records", débute Antoine.
Issu d'une famille de la voile, Antoine Albeau est né dans les années 70, au moment même de l'arrivée de la planche à voile dans le monde. Son père est d'ailleurs un précurseur du domaine puisqu'il fait partie des premiers pratiquants, et ouvre une école de voile sur l'île de Ré, dont Antoine et sa femme ont aujourd'hui la gestion.
"Dans les années 80/90, c'était l'euphorie de la planche à voile. Tous les gens faisaient de la planche ou du bateau. Il y avait une grosse activité, dans notre école comme dans les autres, avec beaucoup de pratiquants."
Une carrière de compétitions
Pratiquant depuis tout jeune, Antoine débute la compétition vers 10/11 ans, dans tous les clubs de la région et rafle toutes les victoires dans sa catégorie. Il enchaine avec un sport-études à La Rochelle.
"J'avais un vrai entraineur olympique, j'ai fait beaucoup d'entrainements, de réglages. Les premières années ce n'était pas facile. J'ai obtenu mon premier titre de champion de France minime à Port Camargue en 1986, et décroché par mal de titres de champion de France par la suite."
Toujours plus performant, malgré l'arrivée de nouvelles têtes sur le circuit, Antoine Albeau garde la motivation pour continuer.
"C'est clair que s'il y a quelques années, je me battais pour figurer parmi les 5 ou 6 premiers, ça n'aurait pas été la même chose. Mon niveau est tel que je continue à être sur le devant de la scène."
Avec la crise sanitaire, l'année 2020 a été très difficile pour le sportif. Toutes les compétitions du circuit ont été annulées et l'horizon pour 2021 est encore flou, même si les entrainements reprennent.
Un nouveau projet de record
Mais justement, c'est un nouveau défi que vient de se fixer le windsurfeur : battre le record de vitesse à la voile sur l'eau grâce au projet Zephir.
"Ce projet Zephir me donne une autre motivation : faire autre chose, se fixer un autre but, aller le plus vite possible, plus vite que mes précédents records. Ça tombe à pic puisque j'avais envie d'arrêter le circuit de coupe du monde. Les choses avancent. On ne peut pas continuer des années non plus. C'est un sport difficile, car très professionnel. On n'a pas énormément de moyens non plus. On est notre propre chef d'orchestre et on s'occupe de tout : les entrainements, les préparations de voyages, les voyages, la préparation du matériel… Ce projet m'offre une nouvelle approche avec un pôle de personnes réalisant différentes tâches. Au final, je ne serais que l'acteur. Je vais me concentrer sur le record, la mise au point. Je vais être le sportif qui ne va s'occuper que de la préparation."
Pour autant, Antoine devrait participer cette année 2021 à la Coupe du Monde de windsurf :
"Je ferais les étapes de coupe du monde si elles sont lieu. Avec l'arrivée du foil, l'année passée, on devait faire des épreuves de slalom mixte avec foil et aileron. Je voulais participer à des épreuves comme celles-ci, mais comme ça n'a pas pu se faire, j'aimerais le faire cette année."