D'abord fabricant de métiers à tisser, fondée en 1920 par Michio Suzuki, la Suzuki Loom Manufacturing Company étend progressivement son activité aux motos, automobiles et moteurs hors-bord sous le nom de Suzuki Motor Corporation. Le groupe emploie plus 65 000 personnes à travers le monde. Créée en 1984 et basée à Trappes, Suzuki France gère depuis 2012 l'activité moteurs hors-bord pour le marché métropolitain. Dans cette entité, Jean-Baptise Romora occupe le poste d'Inspecteur Technique.
Quelle formation, quel diplôme, quelles compétences pour tenir le poste ?
Un bac pro pour apprendre et de la pratique pour comprendre
Entre mécanique et navigation, le point commun est bien la mer, donc, pour conjuguer ces deux centres d'intérêt, Jean-Baptiste choisit dès le lycée une filière technique et s'oriente vers un Baccalauréat professionnel mécanique nautique effectué en 3 ans au Lycée Professionnel la Coudoulière à Six-Fours-les-Plages.
"Par la suite, comme il n'y avait pas de BTS maintenance nautique et que je ne me sentais pas m'orienter vers un BTS moteurs à combustion interne automobile, j'ai choisi l'option navigation et me suis engagé dans une formation de 4 mois pour obtenir le brevet de Capitaine 200 yachts, formation financée par mes propres deniers et première étape pour se diriger vers une profession marine marchande mécanique avec comme objectif obtenir le brevet de chef mécanicien yacht 3000 kW. Le fait d'être breveté Capitaine 200, m'ouvrait à la fois l'option navigation et mécanique", entame notre inspecteur technique.
"Pour valider le diplôme de Capitaine 200, il est nécessaire d'avoir accompli 12 mois, à minima de navigation. Mais après 6 mois sur une vedette à passagers au départ de Bandol spécialisée dans les excursions touristiques, je me rends compte que je préférais la mécanique et abandonne ce parcours qui malgré tout valide le permis hauturier et trouve un poste de mécanicien marine à Monaco dans une entreprise de réparation et maintenance navale : ADEM", explique Jean-Baptiste.
"J'ai été formé par Franco patron d'ADEM un sénior de 70 ans, possédant une expérience de folie et un véritable talent pour la mécanique, puis j'ai rencontré Peter lui aussi embauché par Franco comme mécanicien, un danois avec qui j'ai véritablement appris à parler anglais puisque ne parlant pas français et bonifier avec lui ma formation pratique moteur marin", dit-il avec respect et tendresse.
"Grâce à toute l'expérience partagée avec Peter, j'ai pu rentrer fin 2013 chez Eneria : représentant Caterpillar pour la France à La Ciotat, d'abord dans l'activité Yachts puis dans l'activité Groupes Electrogènes toujours sur les mêmes bases moteur comme technicien de maintenance. J'étais tout seul ou en équipe, j'ai appris à gérer des chantiers faire des remises en état de moteurs complets de moteurs. De ces expériences, j'ai pu enrichir mes compétences, tout d'abord affiner ma connaissance de la mécanique et électronique moteur, parler anglais, apprendre à travailler en autonomie et surtout avoir développé une méthodologie de recherche de pannes mécaniques inconnues pour les résoudre", insiste-t-il.
Quel quotidien, quelles sont les responsabilités de cette profession ?
Être disponible, former et assister les distributeurs
"Je m'occupe pour les aspects techniques et service après-vente de la zone méditerranéenne, les lacs alpins et la Corse, secteur assez vaste pour un peu plus de 50 distributeurs et me rends disponible à chaque sollicitation. Chaque distributeur est visité au moins une fois par an", entame Jean-Baptiste.
"Activités à laquelle il faut ajouter la préparation des salons nautiques et surtout les formations techniques du réseau à préparer, créer les supports et dispenser. Le but étant d'interagir avec le groupe de techniciens, mais aussi imaginer de nouvelles formations pour améliorer la compétence technique du réseau de distribution", poursuit-il.
"Pour résumer, beaucoup d'assistance téléphonique, de préparation et du contact réseau. Gérer le SAV reste mon activité principale ainsi que le reporting technique à mon responsable", résume Jean-Baptiste.
Quelles sont les évolutions possibles de ce métier ?
Poursuivre dans le SAV moteur marin
"La réalité est que nous devons être 8 en France à avoir cette fonction d'inspecteur technique moteur hors-bord, l'évolution peut être de remplacer à long terme le poste de mon responsable", affirme Jean-Baptiste, et finit "Pour mon niveau d'étude et le poste qui est le mien, je m'estime très chanceux, et pour l'instant si je dois me projeter, mon choix serait de rester dans le SAV moteur"… marin évidement.