Gwendal dispose déjà un Flyer 7. S'il est très content de cette carène et de son passage en mer, mais les premiers essais en croisière ont rapidement montré qu'il manquait d'une cabine à bord. En effet, ce plaisancier navigue avec sa femme et son fils et apprécierait d'avoir 2 cabines fermées pour bien vivre au mouillage les heures de lever très différentes des membres de l'équipage…
Il part donc à la recherche d'un autre bateau plus grand qui lui offrirait ce confort. Naviguant au départ de Paimpol dans les mers pas toujours agréables de la Manche, il va commencer par sélectionner des carènes étroites et au V profond qui offrent un meilleur passage en mer (il rejette les carènes larges et plates qui déjaugent vite, mais qui tapent fort). Il sélectionne par exemple le Flyer 10 qui sera rapidement écarté, le visage fermé de sa femme après une visite lui conseillera de ne pas insister vers ce modèle.
Une Sealine 310 au sec depuis 2 ans
C'est à Lorient qu'il va découvrir par hasard une Sealine 310. Ce modèle fait partie de ses choix de ce qu'il nomme "les carènes anglaises". Mais le bateau est au sec depuis 2 ans sans reçu aucun entretien. Il fait une première visite et dénombre pas mal de points de cosmétique à revoir. Mais ce modèle datant de 1991 a pour lui deux moteurs Volvo TAMD41 de 200 ch qui ont été entretenus avec des factures à l'appui.
Validation féminine
Gwendal propose une visite a sa femme en précisant "Tu te bouches le nez et ne regardes pas l'état des aménagements. Pense juste à l'organisation du bateau et des cabines." À la fin de la visite, c'est une réponse positive qu'il reçoit.
Gwendal peut alors faire une offre. Il va rédiger un document de 2 pages précisant tous les détails qu'il a vus qui demandent des travaux. Partant de ce constat il va faire une offre au propriétaire à 22 000 €. Elle sera un peu négociée, mais acceptée. En comparaison, une vedette identique en parfait état coute environ 43 à 45 000 € sur le marché des pays du Nord (elles sont rares en France).
Un confinement pour un refit
Reste maintenant à rapatrier le bateau à Paimpol (par la route) et se mettre au travail pour le rénover. Gwendal est concessionnaire nautique. Il installe donc la Sealine sur le parc de son entreprise et prévoit de travailler dessus progressivement à "ses heures perdues". Mais le confinement du printemps 2020 va modifier son projet. Du temps, il en a ! Il va donc travailler durant 350 heures pour remettre le bateau en état.
Plus beau que neuf
La carène est entièrement poncée. Cette mise à nu sera l'occasion de reprendre la stratification des virures qui ont été endommagées par un mauvais stockage. Gwendal refait des UD et repasse du gelcoat en finition. Mieux que neuf ! Les oeuvres mortes sont entièrement passées au polish. Le gelcoat est bien épais sur ces anciens modèles, ce qui permet de les lustrer sans risquer de trop l'attaquer (50 h de travail sont demandées pour aboutir à cette brillance…).
À l'intérieur tout le faisceau électrique est déposé et remplacé. Idem pour les batteries. Les moquettes qui couvrent tout l'intérieur sont renouvelées : 18 m2 sur tout le bateau ! Gwendal se charge aussi de refaire tous les placages qui se sont noircis avec l'humidité. Il arrive même à retrouver le fournisseur du bois pour les refaire à l'identique de l'origine. Les mousses des banquettes et couchettes sont remplacées. Côté cuisine, Gwendal va reprendre le plan de travail, installer un nouveau frigo et faire basculer le siège de barre pour agrandir l'espace pour la préparation des repas.
Moteur et embases revues
Si les moteurs sont en état, Gwendal va beaucoup travailler sur les embases en les refaisant entièrement. Il va aussi s'occuper de tous les périphériques moteurs et remettre la cale à neuf. Pour le confort, il va installer des flaps au bateau. Ceux-ci sont gérés électroniquement pour assurer une bonne assiette tout le temps. Ainsi le boitier ACS-RP asservit, les flaps aident à déjauger. De plus, les navigations par vent de travers se font désormais bien à plat.
Rapide et économe
Fortement motorisée (2 x 200 ch), cette Sealine 310 ne demande pas de faire tourner les moteurs à haut régime. La vitesse de croisière est assurée à 1500 tr/mn (20 nœuds) et la vitesse maxi se situe à 31 nœuds. À 20 nœuds, le bateau consomme 17 à 18 l/h et par moteur. Avec 660 l de réservoir, cela laisse envisager une belle autonomie.
Finalement rénové beaucoup plus rapidement que prévu (même si cela à demandé beaucoup d'huile de coude…), Gwendal peut maintenant profiter de sa vedette mise à l'eau au début de l'été 2020. La première croisière va mener cette Sealine de Paimpol à Carteret le long des côtes françaises (l'Angleterre et les iles anglo-normandes étant fermées pour cette saison particulière). Il ne reste plus qu'à envisager les suivantes…