Pour débuter la pêche depuis un bateau, nous avons pris la mer avec Matthieu Guénnal créateur de leurre Fiiish et Fred Lavion spécialiste de la pêche chez Garmin. Tous les deux ont partagé avec enthousiasme leur savoir-faire, n'étant pas avares de conseils pour profiter de belle journée de pêche.
La pêche à gratter, avec le leurre qui entre en contact avec le fond est conseillée pour les débutants, car il est facile de suivre la position de son leurre par rapport au fond. Pour la pêche en traction, on va faire évoluer le leurre en pleine eau. Il faut donc choisir le bon grammage de sa tête plombée et animer son leurre sans qu'il touche le fond.
La pêche de traction a été largement utilisée il y a quelques années en compétition. À l'époque elle donnait les meilleurs résultats, car les leurres étaient dessinés pour cela. Aujourd'hui, elle est concurrencée par d'autres types d'animation.
Le Crazy Paddle Tail, le leurre fétiche de la pêche traction
Pour la pêche en traction, on utilise un leurre dynamique qui claque. Un modèle qui fait du bruit et attire les prédateurs de loin quand on lui fait prendre des accélérations. Pour ce type de pêche, Fiiish a dessiné le Crazy Paddle Tail, un leurre au corps très souple qui imite un lançon, le repas préféré des bars.
Ce leurre s'anime avec de grosses tractions, pendant lesquels le leurre vibre. Il "claque" et on le sent dans la ligne, il fait du bruit. La pêche se pratique dans toute la couche d'eau. Les zones avec peu d'eau, les bars peuvent facilement monter en surface pour venir chercher le leurre. On travaille aussi assez décollé du fond pour que le leurre soit plus visible. En effet, un leurre sur le fond se retrouve caché entre les algues et les cailloux et se voit moins qu'un leurre en pleine eau et proche de la surface.
On utilise la pêche en traction pour faire de la prospection, pour voir si le poisson est actif dans la zone. Le leurre qui nage en pleine eau, bien visible, va énerver les poissons sur la zone. Surtout si elle est vaste, assez large, pas juste 30 m entre 2 têtes de roche, mais plutôt un couloir de 300 m. Le leurre par son bruit et sa visibilité appelle les poissons de loin.
Mouvement de la traction
Le pêcheur lance sans avoir besoin d'aller chercher le fond, on reste haut dans la couche d'eau. Donc dès que l'on a lancé et que le leurre touche surface, on commence des animations : une traction, on récupère le fil, une traction… Le temps de récupération du fil crée une pause pendant lequel le leurre coule doucement. Et on recommence.
Le leurre est pêchant sur la phase de traction, car il est bruyant, il vibre, et excite les poissons. Mais la phase de descente présente un poisson malade, qui se repose après un effort. Cela déclenche souvent des touches, c'est pourquoi il faut toujours garder son fil tendu.
Leurre qui croche dans les laminaires
Contrairement au Black Minnow dont l'hameçon Texan est caché dans le corps du leurre, le Crazy Paddle Tail a un hameçon sur le sommet de son corps. Il arrive que celui-ci se pique dans les algues, les laminaires.
Quand on sent le haut des algues, il vaut mieux avoir le frein du moulinet serré. Ainsi dès que l'on sent le dessus des algues, quand le leurre n'est pas encore piqué dedans, on peut tirer un coup sec pour le dégager. Avec de la chance, il se libère.
Si on n'a pas la puissance quand on tire (frein un peu desserré), le leurre se bloque dans les algues. Il existe des techniques pour éviter de casser, mais le plus simple est de prendre la barre du bateau et de revenir avec lui jusqu'à se placer au-dessus du leurre (si c'est possible, s'il y a assez d'eau…), voire en dépassant la zone où le leurre est lancé pour le tirer "à l'envers". Avec de la chance, il se décroche…