Redonner un sens à la vie
En partenariat avec l'association "Zone bleue", la goélette Patriac'h aide de jeunes adolescents en manque de repères à s'insérer dans la société. Souvent en proie à des problèmes familiaux ou de délinquance, l'école de la mer leur permet de se construire un avenir.
Basé dans le Var, ce solide voilier, co-skippé par Grégoire Ducaroy et Pascal Quentel, fait partie intégrante d'un programme étalé sur une année entière.
"Les jeunes alternent entre navigations et périodes à terre, afin de les aider à retrouver à la fois un projet de vie (via une orientation professionnelle ou un apprentissage) ainsi que et les bases de la vie en société", nous explique Grégoire. "La vie à bord est un microcosme de la société et nous les aidons à la réintégrer." L'embarquement sur un voilier permet également de marquer une vraie rupture avec leur environnement et leurs relations.
À bord, tout le monde participe à la navigation et aux tâches du quotidien. Quarts, manœuvres, cuisine, ménage, tout y passe. Mais également l'entretien courant, nécessaire au quotidien sur une unité de 24 m. Cet entretien quotidien permet d'initier les stagiaires aux différents corps de métiers présents sur un bateau (électricité, mécanique, peinture, vernis, gréement, matelotage…), et peut-être de créer des vocations.
"Nous accueillons des jeunes entre 14 et 18 ans", poursuit Grégoire, "Deux groupes composés de 6 stagiaires embarquent en alternance, encadrés par deux éducateurs et deux marins."
Navigation à la voile, mais aussi projets sociaux et environnementaux
La goélette est basée en Méditerranée durant l'été, puis aux Antilles l'hiver. La transatlantique sur un tel voilier constitue une incroyable expérience pour les jeunes en réinsertion.
Mais le programme de Patriac'h n'est pas uniquement basé sur des navigations. La goélette prend part de nombreux projets sociaux et environnementaux :
- opérations de nettoyages de plages en Tunisie, en Grèce et aux Antilles
- comptage et observation de cétacés aux Antilles
- tour de Méditerranée occidentale pour la protection des petites îles méditerranéennes
- défense des tortues en Grèce et Tunisie.
Après le passage des ouragans Irma et Maria, Patriac'h a acheminé du matériel de secours sur les îles dévastées de Saint-Martin et en Dominique.
La sensibilisation à l'environnement pour ces jeunes doit être appliquée au quotidien, afin de les préparer à relever les différents défis que leur génération devra relever.
Un voilier atypique
La Patriac'h est une solide unité parfaitement adaptée à cette activité. Solide et spacieuse, elle est capable d'acheminer son équipage en toute sécurité. Construit par 4 amateurs (soudeurs professionnels quand même) sur l'île Renault (Paris) en 1975, dans le but de participer à la course des Clippers, épreuve autour du monde en équipage.
Patriac'h a notamment servi de bateau radio sur la 1re Route du Rhum en 1978. À cette époque, les moyens de communication longue portée n'existaient pas, et il fallait des relais en mer pour transmettre les communications des concurrents. C'est sur cette course que Patriac'h a capté le dernier message d'Alain Colas, avant qu'il ne disparaisse avec son trimaran Manureva. L'antenne ayant capté cette ultime communication est toujours à bord...
