L'industrie a développé une très large gamme de matériaux classiques ou exotiques appropriés à chaque utilisation pour répondre aux besoins de performance et de sécurité.
Concernant les fibres classiques, les grandes découvertes en la matière remontent aux années 1930. Les laboratoires de chimie mettent au point des textiles synthétiques qui créent une véritable révolution technologique avec l'apparition :
- du polyamide (1935)
- du polypropylène (1933
- du polyester (1954).
L'industrie du cordage s'empare rapidement de ces matériaux disponibles sous la forme d'immenses bobines de fils plus fin qu'un cheveu. Avec des machines complexes, les corderies toronnent et tressent des bouts modernes et résistants. Ces fibres classiques, plus anciennes et plus économiques que les "fibres exotiques" sont particulièrement répandues à bord de nos bateaux.
FIBRES CLASSIQUES
Le polyester : Le choix de polyvalence pour les cordages du bord.
Avec une densité 1,38, le polyester coule dans l'eau. En brulant, il dégage une fumée noire. Cette fibre s'adapte à de multiples applications (fil à coudre, garcette, écoutes, drisses).
Avantages : Pour la navigation de loisir, les bouts tressés en polyester représentent un excellent choix pour les applications qui nécessitent résistance, durabilité et allongement raisonnable. En plus d'être économique, il offre une remarquable robustesse à l'abrasion et reste souple, quel que soit le climat. Toutes les gaines des bouts sont confectionnées en polyester qui offre une large gamme de couleurs et une bonne tenue de celles-ci.
Inconvénients : Les caractéristiques techniques sont trop limitées pour la compétition. S'il est le moins élastique des fibres classiques, en comparaison des fibres exotiques le polyester s'étire beaucoup, tout au long de sa vie et durant son usage. Pas franchement léger, il a en plus tendance à retenir l'eau. La robustesse des cordages tressés repose à la fois sur la gaine extérieure et l'âme intérieure. Lorsque l'un de ceux-ci perd de sa résistance ou présente une abrasion, l'intégrité globale du bout est réduite.
Le polyamide : Le choix pour l'amarrage, grâce à son allongement
Le polyamide est plus connu sous l'appellation commerciale "Nylon". En raison de sa densité de 1,14, il ne flotte pas. Bien que le bout noircisse en brulant il dégage une fumée blanche.
C'est un matériau idéal pour les amarres ou la ligne de mouillage (câblot), ainsi que pour les garcettes. Les cordages réalisés à partir de cette fibre sont commis en 3, 4 voire 8 torons.
Avantages : Cette fibre offre une grande capacité d'allongement avant rupture (30%), et c'est bien ce que l'on demande à une amarre afin d'amortir les efforts sur les pièces d'ancrage. La faculté du polyamide à encaisser les à-coups désigne ce matériau comme une l'amarre idéal. En outre, le polyamide offre une résistance convenable aux UV et à l'abrasion.
Inconvénients : Son allongement l'exclut naturellement de toutes manœuvres de réglage. On lui reprochera également sa densité élevée qui le fait couler et se gorger d'eau, ce qui est aussi désagréable pour la manipulation que pour le stockage dans les coffres. De plus, en vieillissant le polyamide a tendance à se raidir.
Le polypropylène : le cordage qui fait surface
Le polypropylène est remarquable par sa densité inférieure à 1 (0,91) lui permettant de flotter. En brulant une odeur de cire et une fumée noire, émane du polypropylène. En fondant, il a tendance à produire des gouttes en fusion.
On utilise le polypropylène pour confectionner les câblots de remorquage, les filins des bouées couronnes ou les palonniers pour les sports nautiques.
Avantages : Ce type de cordage est plébiscité dans les sports tractés (ski nautique, wakeboard, bouée tractée...), elle ne coule pas et peut légèrement s'étirer (10-15 %) sans perdre ses caractéristiques. À bord d'un voilier, ce cordage aura son usage en cas de remorquage, on limite ainsi les risques d'accident avec l'hélice. Enfin, il absorbe bien les charges brutales tout en faisant preuve d'une excellente résistance à l'abrasion.
Inconvénients : Si ce matériau est effectivement peu onéreux et léger, ses caractéristiques mécaniques sont remarquablement médiocres. Il pourrait fondre autour d'un winch, il est rêche et déplaisant à manipuler, peu résistant aux charges élevées ainsi qu'aux UV. En dehors du remorquage, ce n'est vraiment pas la star du bord.