Silverfin, un "explorer de poche" qui signe le renouveau de la marque Turbocraft

Après le rachat de la marque emblématique des années 60 Turbocraft en 2011, John Clapot, dirigeant, nous présente le Silverfin, "un yacht explorer de poche" de 40 pieds made in France.

Une marque emblématique des années 60

C'est à la fin des années 50 que la marque américaine Turbocraft fait son apparition sur le marché. Son credo ? Des bateaux élégants propulsés par hydrojet. La marque forge sa légende au fil des ans, et apparait dans le film "Opération Tonnerre" en 1965, où James Bond — interprété par Sean Connery — pilote à de nombreuses reprises un Turbocraft.

En 2020, la marque emblématique fait son grand retour avec le Silverfin 40, un "explorer de poche" de 12 m de long, efficient et doté d'une carène semi-planante, inspirée des lobster boats.

Le Silverfin au mouillage
Le Silverfin au mouillage

La renaissance de la marque et le lancement du Silverfin

"Le prototype Silverfin consacre la renaissance de la marque Turbocraft. J'ai racheté la marque il y a quelques années pour la repositionner sur le marché, ce que l'on concrétise avec le Silverfin" nous explique John Clapot.

Sivelfin, explorer de la mer
Sivelfin, explorer de la mer

Un bateau efficient doté d'une grande autonomie

Le Silverfin a obtenu une aide à l'innovation de la part de la Suisse (pays où réside le fondateur) pour sa conception efficiente en consommation. "Le Silverfin possède une carène à semi-déplacement et est motorisé avec un seul moteur inboard de 200 ou 220 CH. Il est plus rapide qu'un bateau à déplacement — sa vitesse maximale est de 22 nœuds — et moins rapide qu'un bateau à coque planante, mais possède surtout une consommation moindre. Entre 14 et 16 nœuds de moyenne, le bateau de consomme même pas 30 litres de carburant en 3 heures. Soit 10 litres à l'heure. Un bateau à coque planante de taille équivalente consomme habituellement 10 à 20 fois plus de carburant" détaille John Clapot.

Pour la conception de coque, le propriétaire de la marque s'est rapproché de Nigel Irens, architecte naval britannique mondialement connu et reconnu.

"Nous aurions pu opter pour un bimoteur, mais c'est un parti pris d'avoir un seul moteur de la marque Volvo Penta. Pour des raisons de facilité de maintenance, de coût d'achat pour le client et surtout de consommation" explique John Clapot.

Silverfin en navigation
Silverfin en navigation

Version hybride et électrique à venir

Le constructeur réfléchit déjà à une version hybride, mais surtout à une version tout électrique, comme il l'explique. "Ça fait complètement sens pour un bateau comme celui-ci. Dans la propulsion électrique, les freins principaux sont le poids et l'autonomie donc. Avec un bateau de 6 tonnes possédant une autonomie de 700 milles, ça s'y prête totalement."

Une étrave droite
Une étrave droite

Un élégant design inspiré des superyachts

Le design extérieur a été réalisé par Fabrice Clapot, designer de superyacht et reprend les codes des "maxis yachts" avec des formes très minimalistes, de grandes surfaces vitrées offrant beaucoup de lumière dans la cabine.

"C'est un bateau que l'on présente comme un explorer de poche. Pour les deux arguments principaux qui sont la consommation et l'autonomie de 700 milles marins. Mais aussi, car le Silverfin possède les codes esthétiques et le design de ce type de bateau" détaille John Clapot.

Silverfin au mouillage
Silverfin au mouillage

Un poste de pilotage surélevé

Dans le cockpit on trouve deux grandes banquettes latérales qui feront aussi office de bain de soleil. Pour prendre ses repas à l'extérieur, une table en carbone pourra s'installer entre les deux assises. Un taud de soleil vient recouvrir toute la largeur de cockpit. Le poste de pilotage, à l'avant, est surélevé pour offrir une belle visibilité à 360° et équipé d'un T-Top en aluminium en standard.

"Je le qualifie de semi-flybridge. Il y a trois marches pour accéder à la console de pilotage, installée au niveau du centre de gravité. Il est abrité par un pare-brise qui n'est pas complètement fermé, mais en option un rajout permet de naviguer dans des mers plus agitées. De cette façon, le Silverfin permet de naviguer aussi bien en Scandinavie, qu'en méditerranée ou dans les Caraïbes" nous explique John Clapot.

Le carré du Silverfin
Le carré du Silverfin

Des versions tenders et commerciales à venir

Le chantier a opté pour un poste de pilotage extérieur, séparé du reste du bateau, car le Silverfin pourra également être commercialisé comme tender de superyacht en version limousine. "Nous allons également développer une version professionnelle du Silverfin, qui pourra être utilisé comme water taxi par les marinas où les grands complexes hôteliers" étaye le propriétaire de la marque.

Le grand cockpit
Le grand cockpit

Un intérieur confortable

L'intérieur du prototype qui sera présenté sur le salon de Cannes en septembre 2020 offre un espace nuit à l'avant, un carré et une cuisine en vis-à-vis. Dans la version limousine, il y a aura deux banquettes latérales. Pour la sellerie, Turbocraft collabore avec Sunbrella, spécialiste du tissu technique.

Cabine avant
Cabine avant

Une construction made in France

La construction du bateau en infusion époxy est réalisée en France, du côté de La Rochelle. Pour l'instant, la marque ne possède pas de chantier en propre, mais s'apprête à déménager pour construire un vrai showroom et le chantier Turbocraft.

"À l'heure où de nombreux constructeurs choisissent des chantiers polonais, nous avons pris le parti de fabriquer en France pour assurer une certaine qualité. Le Silverfin s'adresse à un marché de niche, tant dans le positionnement de la marque moyen/haut de gamme que dans le design qui reprend celui d'un yacht" expose le propriétaire.

Le Silverfin sera commercialisé au tarif standard de 400 000 € HT avec de nombreux équipements déjà inclus comme le T-Top ou le propulseur d'étrave, un "positionnement assez agressif par rapport à des marques concurrentes" conclut John Clapot.

La construction du prototype Silverfin
La construction du prototype Silverfin
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