Après une arrivée de nuit au mouillage, c'est au petit matin - réveil à 5 h 30 pour les surfeurs - que le trio composé d'Aurel, Ewen et Ronan — décide de partir à la découverte de ce spot tant attendu. Et ils ne sont pas au bout de leur peine ! Pour rejoindre l'endroit situé à 3 km à vol d'oiseau de leur mouillage, c'est tout un parcours du combattant qu'il faut accomplir : sortir du bateau avec l'annexe, traverser une baie, descendre sur la plage, marcher dans la toundra puis dans le lit d'une rivière au pied d'un énorme glacier dans de l'eau très froide, escalader les rochers entre chaque vague qui vient s'y échouer puis passer une ou deux rivières en paddle, le tout chargé de matériel photos, vidéo et de trois planches de surf…
S'ils avaient repéré le spot sur la carte sattelite, ils ne savaient pas encore s'ils pouvaient y accéder et résultat des courses, cela s'annonce une bonne galère. Mais l'endroit en vaut le coup, il y a une jolie droite, avec de la houle tous les jours, les vagues, la couleur de l'eau et le décor sont hallucinants.
C'est finalement après plusieurs heures de marches que l'équipe de Lost in The Swell arrive sur place. Il est 13 h et tout le monde est déjà épuisé, fatigue à laquelle s'ajoute un froid glacial. Équipés de grosses combinaisons de 6 mm d'épaisseur spécifiquement conçues par Oxbow avec une cagoule intégrée, Aurel et Ewen s'en donnent à cœur joie. Épuisés, mais heureux, ils enchainent les sessions sous l'œil avisé de Ronan, le caméraman de l'équipe.
Pendant 9 h, en statique, il filme les deux surfeurs, dans l'humidité, le froid, heureusement protégé par sa sous-couche en gore-tex, obtenue sur la Brest Atlantique un mois avant. Après une sieste, Aurel et Ewen y retournent encore, jusqu'à épuisement. "Le spot est indécent pour un surfeur, il y a trop de vagues". C'est finalement l'heure de rentrer, il est 20 h, et ils ont surfé toute la journée.
"Il y avait beaucoup d'humidité et de pluie. En 7 jours, on a eu une heure de soleil. Alors que le cadre est magnifique, la couleur de l'eau incroyable, mais j'avais à peine le temps de filmer lorsqu'un demi-rayon de soleil traversait les nuages. C'est très frustrant de ne pas avoir pu filmer plus que l'action du surf. Quand il pleuvait, je faisais moins de photos et lorsque je filmais, je devais avoir la vague du début à la fin. C'était moins aventureux et quantitatif pour eux, d'autant plus qu'ils étaient épuisés, avec la combinaison plus épaisse, donc plus lourde. Pendant 9 h, je restais statique à filmer. J'étais obligé de refaire la mise au point tellement j'avais de buée dans mon appareil. Au bout de 2/3 heures, je ne voyais plus ce que je filmais."