6h30 : il n'est pas banal de se retrouver en combinaison néoprène au petit matin sur les quais de Seine. Mais je ne suis pas tout seul. Nous sommes plus de 1000 participants à nous élancer pour une course de 11 km sur la Seine. La température est plutôt douce, mais l'eau est à 8°. Le leash, les bottillons et la combinaison en néoprène sont obligatoires. Le gonflage à 15 bars d'un paddle constitue un excellent échauffement. L'ambiance est bon enfant et tout le monde s'entraide pour les derniers préparatifs.
7H15 : dernier briefing de sécurité et hop, à l'eau ! Il fait encore nuit. Nous devons ramer à contre-courant pour ne pas griller le départ, et surtout rester en retrait des rameurs pros, qui ont la priorité sur la ligne. En effet, cette épreuve est la dernière du circuit APP (Association of Paddlesurf Professionnal) et compte pour le classement final du championnat du monde 2019.
8h : top départ en « mass start », les pros devant et les loisirs derrière. La Seine se réveille, et les concurrents également. N'ayant pas surveillé le chrono, je prends un départ catastrophique. Il y a du monde sur le spot ! Lors de la première édition en 2009, seule une trentaine de rameurs avaient pris le départ. Aujourd'hui, avec un millier de participants, le Nautic paddle est devenu le plus important rassemblement de SUP au monde.
Je double un paddle géant sur lequel ont pris place une dizaine de rameurs déguisés en personnages de Star Wars. Le mélange des genres est de mise sur ce rassemblement sportif et festif. Le gratin est constitué par des rameurs pro, qui suivent le circuit APP. Mais on croise également des skippers de course au large, des acteurs, une ancienne miss France, des bigoudènes en costume d'époque, des rameurs en costard et beaucoup de tutus !
8h30 : passage devant Notre-Dame. Ce parcours unique au monde permet de voir une multitude de monuments parisiens et de passer sous 27 ponts des 29 ponts de la capitale.
8h50 : on attaque la dernière ligne de droite. Le vent s'est établi dans l'axe et une belle pluie s'invite à la course. Le vent opposé au courant lève un petit clapot, qui a rendu la fin de parcours un peu technique.
9h30 : arrivée devant le quai de Javel. La bonne organisation de l'évènement permet à tous les participants de sortir rapidement de l'eau. Les règles de course imposent une sortie de l'eau avant 10 h, afin que les bateaux-mouches puissent commencer leurs rotations.
Chez les professionnels, dont le parcours incluait un tour complet - donc une remontée à contre-courant - des îles de la Cité et Saint-Louis (13,5 km), l'épreuve a permis au Danois Casper Steinfath, arrivé 11e, d'être sacré champion du monde de course. Chez les femmes, l'Américaine Seychelle Webster (2e) était déjà assurée du titre mondial avant le départ de la course. La victoire d'étape revient à l'Australien Michael Booth chez les hommes et à l'Américaine Fiona Wylde chez les femmes. A noter l'excellente performance des Français Titouan Peyo et Ludovic Teulade, respectivement 3e et 5e. De mon côté, je finis heureux d'avoir participé à la 283e place sur 676 concurrents de la catégorie loisir au bout de 1 h 31 de parcours.