Étape 1 : Trouver la perpendiculaire
Avant toute tentative de réglage de mât, qu'il s'agisse de sa tension, de sa courbe générale ou de sa rectiligne, il faut s'assurer qu'il ne penche pas plus à tribord qu'à bâbord. C'est un facteur qui aura une incidence sur la stabilité et les performances.
Pour vérifier si le mât est perpendiculaire au pont, on va utiliser la drisse de grand voile.
La méthode est assez simple : on amène la drisse jusqu'au ridoir d'un côté. À l'aide d'un feutre, on fait une marque sur le bout correspondant à la mi-longueur du ridoir.
Ensuite, on apporte la drisse sur l'autre bord, au niveau du ridoir opposé pour contrôler si la marque arrive au même niveau.
Un écart de plusieurs centimètres est significatif. Si la marque est au même endroit, votre mât est perpendiculaire au pont. C'est rare et admirable.
Astuces :
- Il se peut qu'il y ait un peu trop d'élasticité dans la drisse pour réaliser des mesures suffisamment fiables. Pour pallier à ce problème, on pourra attacher un poids d'une dizaine de kilos au bout de la drisse afin d'appliquer le même effort lors de la mesure à tribord puis à bâbord.
- Si la drisse est vraiment trop élastique, envisagez un changement pour un cordage plus adapté. En effet, une drisse qui s'allonge trop empêché de régler convenablement les voiles lorsque le vent forci. Sinon vous pouvez hisser en tête de mât un bout en dyneema même de petit diamètre, ce cordage à faible allongement n'est pas très onéreux et il pourra toujours être utile à bord.
Étape 2 : Éviter les zigs et les zags
Le mât doit être rectiligne, il ne doit pas faire de "s" sinon vos réglages de voiles seront difficiles à reproduire d'un bord à l'autre.
Afin de vérifier ce paramètre, il faut s'installer au niveau du vit-de-mulet et regarder la ralingue sur toute sa hauteur. En général, on verra facilement si le mât part à droite ou à gauche et à quelle altitude cela intervient. Si vous avez quelques incertitudes, la drisse de grand-voile attachée au vit-de-mulet et très tendue sera une aide précieuse.
Si par exemple le mat part à droite au premier étage de barre de flèche, c'est le signe qu'il y a trop de tensions sur les bas haubans tribord, ou pas assez sur les bas haubans bâbord.
Étape 3 : Quelle tension dans les haubans ?
À moins que vous ne disposiez des données constructeur et d'un bon tensiomètre, cette fois c'est en navigation qu'il faudra effectuer la vérification.
Profitez d'une mer assez plate et d'un bord de près avec toute la toile dans une quinzaine de nœuds. Si le gréement sous le vent se met joyeusement à danser la gigue, il faudra reprendre la tension.
On peut aussi le faire en mer. On donne quelques tours de ridoir sous le vent et après un virement le même nombre de tours sur l'autre bord.
Évidemment, cette opération peut se faire au port, mais il faudra valider la tension par une navigation dans des conditions similaires.
Comment régler les haubans ?
Pour ajuster la longueur des haubans, donc leurs tensions, on utilisera les ridoirs et des clefs à molette.
Pour corriger la courbure du mât, on réglera la longueur des haubans en serrant d'un côté ou en détendant de l'autre. Pour rappel, un ridoir met en tension le câble lorsqu'on le fait tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Une fois le gréement ajusté, n'oubliez pas de placer des axes fendus afin de s'assurer que les haubans ou les ridoirs ne tournent et se desserrent. Et surtout si vous avez un doute, mandatez votre voilier/gréeur pour faire une vérification. Le gréement et les voiles sont le moteur de votre bateau, accordez-leur l'attention nécessaire.
Lorsque vous aurez trouvé un réglage convenable pour votre mât, pensez à mettre des marques au scotch d'électricien sur les filetages juste à la sortie des ridoirs. Ainsi après le prochain démâtage vous retrouverez les bons réglages en un clin d'œil.