Franchir la barre des 60 nœuds
Alex Caizergues, quadruple champion du monde de Kitespeed, est l'homme le plus rapide de la planète en kitesurf ! Depuis 2017, il détient le record du monde de vitesse sur ce support, à la vitesse moyenne de 57,98 nœuds (107,3 km/h) sur 500 mètres ! Et il espère bien un jour se rapprocher du record de vitesse absolu à la voile de 65,45 nœuds, détenu depuis l'automne 2012 par le multicoque Vestas Sailrocket 2.
Il tentera donc sur la prochaine édition du Salt and Speed — record du monde de vitesse sur l'eau en kitesurf — de franchir la barre des 60 nœuds. Cette 7e édition se déroulera du 1er novembre au 11 décembre dans les Bouches-du-Rhône, sur le spot de Salin-de-Giraud. En 2018, les conditions météo n'avaient pas permis de tenter l'expérience.
Apprenez à reconnaitre le Mistral
Préparation matérielle et physique
Cette année, Alex et son équipe en ont profité pour encore améliorer son matériel. "L'an passé, on avait énormément bossé sur le matos en développant notamment une toute nouvelle aile à caissons. On s'est appliqué à encore apporter de nouvelles améliorations sur le sujet. On a donc de nouveau progressé en axant notre travail sur les flux hydrodynamiques de ma planche et sur l'aérodynamisme dans sa globalité. Casque, système de barre… tout a été étudié pour minimiser au maximum les frottements dans l'air."
Le sportif a également misé sur la préparation physique, comme il l'explique. "Jusqu'ici, j'avoue que j'avais un peu tendance à me reposer sur mes acquis. Cette saison, je me suis entouré d'un préparateur à l'Institut Saint-Martin Sport à Marseille. Ensemble, on cible notamment la puissance musculaire, le cardio, l'endurance, le gainage, l'équilibre, la récupération… Mes prérogatives étaient d'éviter la redondance et donc l'ennui, mais aussi de faire en sorte que l'on arrive à me pousser dans mes derniers retranchements."
Les bonnes conditions météo
Pour pouvoir battre son propre record, le kitesurfer devra bénéficier de conditions météo adéquates. Et si le physique ou le matériel se prépare, ce n'est pas le cas de la météo. "Il y a évidemment un paramètre que l'on ne maîtrise pas, c'est la météo. Pour tenter de passer cette fameuse barre des 60 nœuds, il faut, en premier lieu, des conditions favorables. Ça, c'est la base. Ensuite, il faut pouvoir être en mesure d'exploiter toutes les bonnes séquences de Mistral et ne surtout pas les gâcher" explique Alex.
S'il ne la contrôle pas, il essaiera néanmoins d'optimiser les conditions de record, grâce à un système de surveillance météo. Quatre capteurs seront déployés le long du canal de Salin-de-Giraud.
"Grâce à ces outils qui n'existaient pas ou n'étaient pas abordables il y a deux ans, on passe clairement un cap important sur le plan technologique. On est obligé, bien sûr, de faire avec les contraintes du site qui n'est pas alimenté en électricité, par exemple, mais cela va nous permettre d'exploiter au mieux les bonnes rafales, que ce soit en force et en direction. On espère ainsi bénéficier d'un vrai « plus » en termes de performance."