50 ch qui en valent 115…
Plus que les 50 ch annoncés, c'est bien le couple qui est intéressant sur ce type de motorisation. Le constructeur le met bien avant puisque le moteur est siglé d'un gros 111 qui correspond non pas à la puissance, mais au couple (111 Nm). Pour retrouver un couple équivalent en hors-bord, il faut un quatre-temps essence d'environ 115 ch. C'est d'autant plus intéressant quand on sait que le DTorque ne consomme que 11 l/h en régime maxi et seulement 4 l/h au régime de croisière. Des données très inférieures à celle d'un hors-bord essence offrent le même couple.
Du couple à revendre
Notre semi-rigide avec sa coque en aluminium affichait plus de 2 tonnes sur la balance. Au régime maxi (4200 tr/mn) avec les 2 moteurs, nous avons atteint 21 nœuds (environ 11 l/h par moteur). À 3500 tr/mn (régime de croisière) le semi-rigide avançait à 15 N (4 l/h par moteur). Mais ce type de motorisation n'est pas étudiée pour réaliser des pointes de vitesse. C'est le couple qui est incroyable.
Pour le mettre en évidence, il suffit d'engager un virage serré au régime de croisière. Le bateau vire sur place et le régime moteur ne bouge pas. Il reste incroyablement stable. Habituellement, sur un hors-bord essence, le régime chute fortement dans le virage obligeant le pilote à remettre les gaz. Rien de tout cela avec le DTorque.
2 bielles pour un seul piston
Ce bloc moteur est un bicylindre de 800 cm3 avec 4 soupapes par cylindre et une injection directe de type Common Rail. Un turbo à pression variable augmente l'arrivée d'air. Pour limiter les vibrations et supporter le couple, le constructeur a dessiné une architecture très particulière avec 2 bielles par piston et 2 vilebrequins indépendants.
On aurait pu s'attendre à un bruit dérangeant pour l'utilisation de ce moteur, mais le faible régime maxi n'entraine pas une sonorité puissante. Tout juste peut-on reprocher au moteur un bruit au ralenti. Les silencieux hors-bord 4-temps à ce régime, nous ont mal habitués.
Pour qui ?
Le surcoût à l'achat du DTorque (environ 31 000 € TTC) par rapport à un hors-bord essence ne le destine pas à un usage de plaisance. Il faudra en effet s'en servir de nombreuses heures par an (plus de 500 h/an nous indique le constructeur) pour commencer à le rentabiliser. En plus, le poids (175 kg soit plus de 40 kg d'un hors-bord essence équivalent) ne permet pas de le monter sur toutes les coques.
En revanche, pour éviter d'emporter de l'essence sur un yacht, ce moteur pourra très bien servir de moteur d'annexe. Les professionnels (notamment les capitaineries) sont aussi intéressés par les économies engendrées par cette motorisation.