"Tout juste après les premières images de l'AC75 American Magic, futur monocoque à foil de la Coupe de l'America, la bataille médiatique est lancée. C'est au tour des Français de dévoiler leur bateau pour la Coupe de l'America…" Mais non, voyons ! En France, on ne fait pas la Coupe de l'America. Mais nous avons la Classe Mini et des idées. Est-ce là une forme de l'exception française ?
Qu'importe, le monde nautique change très vite autour des monocoques à foils et le chantier Structures nous livre la première vidéo du PogoFoiler qui s'alignera au départ de la Mini-Transat.
Pogo fait un pari sur le vol
Le mini Arkema était le premier de la classe à voler, cependant par manque de polyvalence (et surpoids) en dehors des conditions idéales, il disparaissait dans les profondeurs du classement.
Il y a seulement deux ans, le chantier Finistérien s'est à son tour, lancé le défi de faire voler un mini.
Le vol supersonic : des pointes à plus de 20nds… avec 20nds de vent
Les images tournées par Yann Riou sont fascinantes. On voit le PogoFoiler en vol stabilisé. Il semble simplement ricocher de temps en temps sur le dos de quelques vagues plus dodues.
Certes, les conditions sont toutes réunies pour le vol, un vent d'une vingtaine de nœuds, une mer très plate et surtout de l'eau à courir, car là on va vraiment vite, plus de 20nds.
On note aussi que les deux skippers, Tanguy Bouroullec et Erwan Tymen ne chôment pas à la régulation de puissance et au pilotage de l'engin.
Ce bateau, encore en phase de mise au point, ne demande donc qu'à voler, la base est bonne. Reste maintenant à apprendre et perfectionner la technique de pilotage pour maintenir le vol le plus longtemps possible.
Mais si la preuve du vol est faite — et en très peu de temps — l'autre facteur d'importance c'est la polyvalence. Et ce proto a déjà fait 2 podiums lors des 2 courses précédentes courues dans le petit temps. Ça semble indiquer que le proto Pogo est polyvalent et c'est extrêmement prometteur pour la suite.
La démonstration d'un savoir-faire
Le Pogo Foiler est une belle démonstration de savoir-faire technique de la part du chantier Pogo. Avec des moyens raisonnables, mais en s'associant encore une fois à Guillaume Verdier, le chantier s'est offert des compétences très avisées. En effet, l'architecte est au bureau d'études des Néo-Zélandais depuis que leurs bateaux de la coupe volent.
Et maintenant ?
Après ces images impressionnantes reste à valider le concept du foiler océanique en classe mini. Mais voyons, si dans le petit temps on perd très peu en foiler et que parfois quand toutes les conditions sont réunies, il peut passer en mode supersonique, alors il y a peu de chance que l'avenir des protos soit ailleurs que dans les foils.