Qu'est-ce qu'un système géodésique ?
Une carte marine est une image d'une partie de la surface de la terre, ou de la mer. Toute mesure de position sur la Terre se fait par rapport à la longitude et la latitude. Un système géodésique définit l'endroit précis où ces lignes passent sur la Terre.
Jusqu'à récemment, chaque pays choisissait sa norme de référence (ellipsoïde). Ainsi dans le monde, il existe donc des centaines de systèmes géodésiques différents. Avec l'avènement du GPS, un système géodésique international a été mis au point : le WGS 84 (World Geodesic System of 1984).
En France, depuis 1950, les cartes marines du Shom sont soumises à la norme ED 50 (European 1950). Il est donc important de vérifier la cohérence entre le système géodésique du GPS et celui de la carte utilisée. Depuis 2001, les nouvelles éditions des cartes du SHOM sont référencées au système WGS 84.
Il existe deux manières de se positionner sur une carte
Le positionnement relatif, qui tombe en désuétude, et le positionnement absolu, qui grâce à la généralisation de GPS s'est vite répandu.
Positionnement relatif
Le positionnement relatif n'est plus très populaire, c'est le cas par exemple du relèvement au compas pour déterminer sa position. Le marin se positionne en relatif par rapport à la côte.
Dans ce cas, il est inutile de se soucier du système géodésique utilisé sur la carte. Il faudra cependant veiller à corriger la lecture du compas de la déclinaison magnétique et de la déviation magnétique.
Positionnement absolu
Lorsqu'on reporte les coordonnées géographiques du GPS sur la carte, on peut être amené à confronter 2 systèmes géodésiques différents. Comme nous venons de le voir de 1950 à 2001 les cartes marines du SHOM étaient établies à l'aide la norme ED 50.
Vous trouverez cette information dans le cartouche de la carte, il est donc capital de contrôler la compatibilité entre le système géodésique de la carte et du GPS utilisés.
Des écarts de position parfois importants
Compte tenu de la précision que l'on accorde à nos GPS, à savoir quelques mètres d'incertitude, il convient d'être prudent avec le système géodésique employé.
En effet, les différences peuvent être de plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de mètres.
- Entre le WGS 84 et le ED 50, la variation moyenne constatée est de l'ordre de 150 m.
- En Guadeloupe le système géodésique des cartes du SHOM est l'IGN 51 dont l'écart par rapport au WGS 84 est de l'ordre de 500 m
- L'écart entre le système géodésique des cartes de la Réunion (IGN 47) et le WGS 84 est de l'ordre de 1500 m.
- Dans d'autres parties du monde, ces différences peuvent être encore plus importantes.
Que faire en pratique s'assurer de la "bonne" position ?
Le plus simple consiste à modifier la référence géodésique du GPS, en accédant aux paramètres. Ainsi vous pourrez reporter sur la carte les coordonnées lues sur le GPS.
L'autre solution consiste à se référer aux corrections figurant dans le cartouche de la carte.
Sur cet exemple, nous lisons : "Positionnement par satellite : les positions obtenues au moyen de système de navigation par satellite, rapportées au système géodésique mondial (WGS) doivent être corrigées de 0,06' vers le Nord et de 0,08' vers l'Est pour être en accord avec cette carte."
Décryptage du cartouche
C'est assez simple, les coordonnées géographiques fournies par le GPS doivent être modifiées avant d'être reportées sur la carte en ED50.
- Pour les latitudes, la correction est de 0,06' vers le Nord. Donc dans l'hémisphère nord, nous ajoutons cette valeur aux coordonnées GPS
- Pour les longitudes, la correction est de 0,08' vers l'Est. Donc à l'ouest du méridien de Greenwich nous soustrayons la correction aux coordonnées GPS.
La différence obtenue est de l'ordre de 150 m.
150 m, c'est peut-être ce qui manquait à ce bateau.
Prudence et pied de pilote
Si, dorénavant, les cartes du Shom sont éditées en WGS 84, attention nous sommes nombreux à disposer à bord de nos bateaux de vieilles éditions au format ED 50.
Il convient donc de prendre du recul sur le système géodésique de la carte et les coordonnées lues sur l'écran du GPS avant de les reporter sur la carte.
En outre, la prudence est valable dans l'autre sens. On lit des coordonnées très précises que l'on peut reporter sur des cartes dont les relevés sont parfois anciens donc imprécis.