Le départ de cette 3e étape de la Solitaire Urgo le Figaro a été donné ce dimanche 16 juin 2019 à 14 h dans un vent de sud-ouest d'une quinzaine de nœuds. Les solitaires étaient tellement prêts à en découdre qu'il a fallu ordonner un rappel général. Ce 2e départ, donné à 14 h 11, à permis à la flotte de partir tribord amure, grand-voile haute et génois à l'avant, pour un parcours côtier de 10 milles.
Pierre Leboucher, en tête sur le parcours côtier
Pierre Leboucher (Guyot Environnement), deuxième au classement général passé le premier à la bouée spectacle, mouillée au pied de la pointe Sainte-Barbe, puis à la bouée Radio France, dernière marque de ce côtier, devant Fabien Delahaye (Loubsol) et Loïs Berrehar (Bretagne CMB Performance).
Une course de vitesse
Un bord de portant rapide de 90 milles avec le courant dans le bon sens vers la Baie du Mont-Saint-Michel attend désormais les marins de la flotte. Il sera ponctué de passages stratégiques aux Sept-IIes et aux Héaux de Bréhat. Ces premières heures vont donc surtout se résumer à une course de vitesse, alors que samedi soir, les fichiers prévoyaient davantage de stratégie en raison de l'arrivée d'une grosse zone de molle.
" Hier, on parlait beaucoup de courant, le casse-tête va être nettement plus doux, parce qu'il y a plus de vent que prévu : comme la dorsale est placée différemment, la flotte devrait remonter le long des côtes du Cotentin sans trop de nœuds au cerveau. Il faudra en revanche que sur la période de vitesse, les moins à l'aise ne perdent pas trop de temps, car les renverses de courant pourraient créer de très gros écarts au sein de la flotte", explique Francis Le Goff, directeur de course.
Cassandre Blandin (Klaxoon-C) a été contrainte de rentrer au port du Bloscon peu après le départ à cause d'une panne de pilote automatique. Elle est repartie une demi-heure plus tard, mais devrait endurer les renverses de courant.
Trouver la meilleure route
La bouée de Videcoq, au large de Granville, sera sans doute franchie par les premiers à partir de minuit, ils sont ensuite attendus à Aurigny en début de matinée lundi avant d'attaquer la première traversée de la Manche vers les côtes anglaises.
Par la suite, la dorsale s'installera sur la Manche, obligeant les skippers à trouver la meilleure route possible pour rallier Hands Deep, marque de passage devant Plymouth qui fait office de bouée Banque Populaire Grand Ouest. "Il y aura des possibilités stratégiques au niveau du DST des Casquets car certains routages font passer d'un côté ou de l'autre, poursuit Francis Le Goff. Ça va ouvrir le jeu pour ceux qui vont oser."
Pénalités non pénalisantes
À la suite de l'arrivée des deux premiers de cette 2e étape de la Solitaire Urgo Le Figaro, le Jury national a délibéré ce vendredi 14 juin 2019 sur les pénalités à accorder à Adrien Hardy (Sans nature, pas de futur) et Yoann Richomme.
Le premier avait légèrement empiété sur la zone interdite définie par le Dispositif de Séparation du Trafic (DST) des Casquets, au large des îles anglo-normandes, lors de la descente entre les bouées de Needles Fairway et de Grande Basse de Portsall. Il a expliqué cet écart de route par la présence d'un remorqueur tirant un navire de guerre, lui-même traînant une aussière derrière lui… Le Jury a donc décidé de ne pas retenir de pénalité contre le skipper du Figaro 3 Sans Nature, pas de futur.
Le 2e — skipper de HelloWork-Groupe Télégramme — devait justifier l'embarquement d'une voile après le temps limite imposé à Kinsale. C'est son préparateur qui s'était trompé de bateau en apportant le sac et le leader au classement général crut un moment que sa voile avait été volée… Après l'avoir récupérée, le solitaire a pu terminer deuxième à Roscoff, mais encaisse six minutes supplémentaires, soit une minute par tranche de 100 milles du parcours.
Départ de la 3e étape de la Solitaire Urgo Le Figaro ©COURCOUX Alexis
Huit autres concurrents ont écopé de ces 6 minutes de pénalité : Éric Péron (French Touch), Jérémie Béyou (Charal), Will Harris (Hive Energy) les ajoutent à leur temps de course de la 2e étape, ce qui n'a pas d'incidence sur le classement général. Leur trappe de visite de foils a été boulonnée, alors que les règles de jauge imposent qu'elles soient collées et vissées.
Alexis Loison (Région Normandie), Justine Mettraux (TeamWork), Tom Dolan (Smurfit Kappa), Damien Cloarec (@damiencloarecskipper) et Arthur Le Vaillant (Leyton) ajoutent 6 minutes à leur temps de course global parce qu'ils ont enlevé un butoir de panneau de descente, ce qui était interdit par les règles de jauge de la Classe Figaro Bénéteau.
Quant aux trois réclamations de Martin Le Pape (Skipper Macif 2017), Cécile Laguette (Eclisse) et Thomas Ruyant (Advens-Fondation de la mer) concernant leur abandon suite à une fuite d'eau par les trappes de visite des puits de foils, afin d'être reclassées sur cette deuxième étape, elles ont été déboutées.
Benjamin Schwartz (Action contre la faim) sera réintégré au classement de cette deuxième étape qu'il n'a pu courir vu l'abordage de son Figaro Bénéteau 3 par Alain Gautier (Merci pour ces 30 ans !) bâbord amures.