La création d'une ZMEL
L'archipel de Chausey appartient au domaine public maritime et a été confié au Conservatoire du littoral en 2007. C'est le SyMEL (Syndicat mixte Espaces littoraux de la Manche), qui en assure la gestion pour le compte du Conservatoire, comme c'est d'ailleurs le cas pour les autres sites de la Manche.
"Lors de l'attribution de l'archipel de Chausey au Conservatoire du littoral, la mission demandée était de travailler l'optimisation des mouillages. C'est une réflexion qui a démarré il y a de nombreuses années" nous explique Valentin Paillette, Responsable du pôle technique de la SyMEL.
En 2007 donc, l'idée du Préfet de la Manche est alors de créer une ZMEL (Zone de Mouillages et d'Équipements Légers), c'est-à-dire une "zone dédiée au mouillage organisé des navires de plaisance" sur le Domaine Public Maritime. "C'est un statut légal d'organisation collective des mouillages de plaisance sur Chausey" détaille le responsable du pôle technique.
"Nous avions deux types de mouillage à Chausey, les mouillages individuels avec des autorisations individuelles d'occupation temporaire (AOT) et les lignes visiteurs, qui étaient, jusqu'à peu, entretenues par la CCI Ouest Normandie, qui gère le port de plaisance de Herel, à Granville" ajoute-t-il.
Protéger l'environnement
Si normalement la création d'une ZMEL est gérée les collectivités locales, sur Chausey, c'est le Conservatoire du littoral et le SyMEL qui s'en sont chargé.
"Ce n'est pas notre mission première. Normalement, nous sommes en charge de la gestion de l'espace naturel, du littoral et de sa protection. Mais nous avons vu un intérêt à conserver une ligne de mouillage visiteur dans le Sound de Chausey (le chenal) pour permettre aux plaisanciers de continuer à venir sur l'île tout en protégeant le milieu naturel. Il n'y a pas d'abri parfait sur Chausey, puisque l'île est exposée aux vents, mais ici, on leur propose un équipement confortable tout en protégeant l'archipel" ajoute-t-il.
L'accueil sur ces équipements fixes dans le chenal de Chausey permettra donc de limiter la dispersion des bateaux sur tout l'archipel et sur les espaces les plus fragiles. Un guide présentant les bonnes pratiques à l'usage des plaisanciers est d'ailleurs proposé par le Conservatoire.
"La qualité de l'eau est un travail important pour nous. En collaboration avec les plaisanciers nous avons défini des bonnes pratiques pour le respecter, comme les cuves à eaux noires vivement conseillées ou le rejet des eaux usées en dehors de l'archipel" explique Valentin Paillette.
Mouillages individuels et mouillages visiteurs
La ZMEL reprend donc l'ensemble des mouillages individuels de bateaux de plaisance ainsi que les lignes permettant d'accueillir les visiteurs. La capacité d'accueil du Sound ne change pas : 196 mouillages individuels et 80 places visiteurs.
Si la redevance des mouillages individuels permanents ne change pas, ce qui change c'est la redevance des visiteurs. Ces derniers devront désormais s'acquitter d'un tarif unique de 10 € pour la nuitée. Des forfaits seront proposés aux plaisanciers souhaitant rester plus longtemps : 50 € pour une semaine, 180 € pour un mois et 400 € pour la saison.
"L'idée n'est pas de rendre les mouillages payants, mais d'assurer l'entretien de cette ligne visiteur et son maintien sur l'île de Chausey. C'est dans ce cadre qu'a été créée la ZMEL. L'objectif est d'équilibrer les dépenses et d'assurer l'entretien, le maintien et le bon fonctionnement de la zone." Avant d'ajouter : "Le prélèvement de cette redevance servira uniquement à la ligne de mouillage et au fonctionnement de la ZMEL."
Concrètement, un saisonnier sera présent sur le plan d'eau pour accueillir les plaisanciers et prélever la redevance. "On ne fonctionne pas sur réservation, mais nous avons une capacité d'accueil importante avec 24 postes pouvant accueillir chacun 3 bateaux."
À partir de quand ?
Actuellement, la ligne est en travaux et sera remise à l'eau prochainement avec des équipements fonctionnels (corps morts, lignes de mouillages, bouées). C'est à partir de ce moment-là que le mouillage deviendra payant.
La redevance s'appliquera donc tout au long de la saison, soit de juin à septembre 2019.