Sur un voilier, le moteur ce sont les voiles. Et pour les tenir en place, il faut un gréement. Cet élément fondamental dans la bonne marche du bateau est souvent laissé pour compte par les utilisateurs qui négligent son entretien. Or comme un moteur demande des vidanges, le gréement demande à être surveillé. Il faut vérifier la corrosion, les fissures, les goupilles…
Par gréement, on entend le mât (souvent un tube en aluminium) et le gréement dormant (les câbles qui le tiennent en place). La vérification du gréement se fait de haut en bas. On part de la tête de mât pour finir par vérifier les ridoirs au niveau du pont. Cette vérification est principalement visuelle. Il faut donc pouvoir se hisser en tête pour aller jeter un coup d'œil.
En partant de la tête de mât, il faut vérifier chaque point d'ancrage des haubans. On cherche si l'aluminium du mât n'est pas fendu. S'il n'y a pas de fissure. On regarde aussi les goupilles voir si elles ne sont pas ouvertes. On profite du passage en tête de mât pour regarder que tous les réas dans lesquels circulent les drisses fonctionnent bien, s'ils ne sont abimés.
Au niveau des câbles, on regarde les sertissages. S'ils ne peuvent pas beaucoup parler sur leur solidité, en revanche on repéra les torons cassés. Si un toron est cassé, il faut changer le câble. C'est souvent le cas sur l'étai quand il est équipé d'un enrouleur de génois. En effet, le câble travaille en torsion si l'émerillon de l'enrouleur a du mal à tourner, entrainant alors le câble.
Au niveau des barres de flèche, on cherche le jeu qui peut se produire sur les ancrages. Si le bateau est équipé d'un étai largable, il vient aussi souvent frotter sur la barre de flèche entrainant une déformation. Enfin, on regarde chaque ridoir au niveau du pont en repérant bien les problèmes de rouille au niveau des sertissages.
Ce contrôle visuel doit être fait au moins une fois par an. Un gréeur dont c'est le métier aura l'œil pour ce check-up et saura aussi repérer des modifications non conformes réalisées sur le mât. Il faut par exemple se méfier des problèmes d'électrolyse qui apparaissent entre l'aluminium du mât et des autres métaux des différents supports rajoutés sur le gréement. En effet, il faut bien isoler ces pièces au moment du montage pour éviter la corrosion qui se traduit par une poussière blanche (l'alumine) visible à l'œil nu.