Un weekend aux Sables, le suivant à La Rochelle. Toutes les semaines depuis mi-janvier, je suis sur l'eau pour les entrainements. Pas question de réduire la cadence, le rythme des courses cette saison va être intense et je dois être le mieux préparé possible.
Gros chantier suite au démâtage
Mi-janvier je remettais mon bateau à l'eau après le chantier d'hiver pour réparer suite à mon démâtage. Quelques jours après avoir retrouvé son élément, le #880 reprenait les entrainements. Le bateau n'est pas encore à 100% de son potentiel. Ma voile est toujours en réparation, je navigue donc avec une vieille GV trop grande qu'on m'a prêtée, sans girouette, sans antenne VHF et surtout sans musique.
Toujours se remettre à l'ouvrage
Mais chaque entrainement est l'occasion d'acquérir de l'expérience et de mettre à jour de nouvelles optimisations à prévoir. Après ce premier entrainement, il parait urgent de mettre des repères sur les bras de bout-dehors pour ne pas qu'il bascule sous le vent. Les suivants mettront en évidence des problèmes sur la fourchette du bout dehors, une inégalité entre les longueurs des rentreurs du point d'écoute du solent, la nécessité de surgainer la drisse de solent au niveau de la sortie de mât… à chaque retour à terre j'en suis quitte pour quelques jours de bricolage, mais le bateau prend forme et devient de plus en plus fiable.
Convoyage obligatoire
Un weekend sur deux, je quitte mon port d'attache pour rejoindre La Rochelle, 35 milles plus au Sud. Les convoyages sont également de bonnes occasions de passer du temps en mer et de s'habituer aux navigations de nuit. Car même s'il m'arrive de descendre en moins de 4 heures – à bloc au portant sous spi, il m'a fallu 15 heures au près dans la pétole le weekend dernier… Je prends mon mal en patience et profite au maximum des quelques créneaux de sommeil qui s'offrent à moi. Pas question de s'épuiser sur ce trajet, je vais avoir besoin de toute mon énergie pour être efficace pendant ce weekend d'entrainement.
Un entrainement de qualité
Avec près de 10 Minis sur l'eau, le rythme est intense. On s'échauffe avec des speed tests au près et batailles de virements de bord. On redescend en enchainant les empannages. Mes manœuvres sont de plus en plus fluides, mais ça tire dans les bras, il ne faut rien lâcher. On termine cette journée par un parcours côtier mêlant toutes les allures, les changements de voiles sont fréquents et chaque erreur coute cher en temps, car la "concurrence" est au taquet. L'entraineur ne laisse rien passer, il surveille en permanence nos réglages et vient nous donner des conseils pour les ajuster.
De retour au port, on clôture la journée par un débriefing et une bonne bière. On fait le point sur ce qui fonctionne et ce qu'il faut travailler. Demain dimanche, il faudra recommencer et tenir le même rythme.
L'avantage du nombre pour les entrainements
On n'est clairement pas sur la même cadence aux Sables. En janvier et février, nous n'étions que deux bateaux (nous devrions être 5 à partir de mars) et étant le seul projet à être engagé sur la Mini Transat 2019, la pression n'est pas la même. Mais cela ne m'empêche pas de progresser, je valide le fonctionnement des bricolages de la semaine, peaufine les réglages et par-dessus tout je multiplie les conseils en apprenant de la vision et des compétences de chaque entraineur.
En attendant samedi prochain, je ressors la caisse à outils et la trousse de matelotage. Je travaille l'endurance à vélo dans les marais du pays des Olonnes et les bras sur des barres de tractions. Ce qu'il reste du temps libre est consacré à la recherche de financement, de partenaires et de sponsors. Pas le temps de chômer lorsqu'on est ministe.