La saison de course approche à grands pas. Les coureurs du circuit Figaro 3 ont tous reçu leurs monotypes. Les meilleurs marins de la discipline se retrouvent en groupe d'entrainement et tentent de percer les mystères de ce nouveau bateau.
Nous embarquerons à bord du Figaro 3 Smurfit Kappa pour participer à un entrainement. C'est à Lorient et le coach Tanguy Le Glatin sera le chef d'orchestre. Sur le plan d'eau quelques-uns des meilleurs marins de leur génération commencent un long travail d'adaptation et d'apprentissage. Grâce à Tom Dolan, on embarque avec les champions. Quelle expérience exceptionnelle ! Mettez vos cirés enfilez vos gants, on part à Lorient en entraînement.
S'entrainer très dur pour régater plus fort
Base de sous marin de Lorient, février 2019. Entre les vestiges des bâtiments militaires et les hangars tout neufs aux couleurs des teams de course au large, le lieu intrigue.
Sur les pontons s'alignent des voiliers de course, uniquement des voiliers de course. Des trimarans, Imoca, Class40, quelques minis et une brochette de nouveaux Figaro 3.
La fraicheur du petit matin hivernal n'empêche ni les marins ni les préparateurs de s'activer sur les ponts, dans les mâts ou à l'intérieur des Figaro 3.
C'est un des tout premiers entrainements, et pour découvrir ce nouveau support, nous naviguerons en binôme. Nous avons rendez-vous à 9H30 avec le coach Tanguy Le Glatin pour le briefing de la journée d'entrainement. Tanguy s'est imposé comme un entraineur de référence auprès des coureurs en solitaire.
Des coureurs parmi les meilleurs
Sur le ponton de la base de Keroman, nous retrouvons du beau monde de la course au large. Charles Caudrelier et Fabien Delahaye ; Adrien Hardy et Thomas Ruyant ; Gildas Mahé et Tom Dolan ; Alain Gautier et Isabelle Joschke ; Justine Mettraux et Antoine Koch ; Clarisse Cremer et Erwan Le Draoulec ; Tanguy Le Turquais et Armand De Jacquelot. Avec Morgan Lagravière nous serons tous deux des "observateurs" et nous alternerons tous les 2 à bord du Figaro 3 Smurfit Kappa de Tom Dolan.
C'est assez impressionnant de s'entrainer avec des coureurs qui ont fait le Vendée Globe, la Volvo Ocean Race ou ont brillé en Classe Figaro. Les marins qui sont là pour découvrir ce nouveau support ont beaucoup de milles sous leurs bottes, et l'on sent une certaine impatience pour larguer les amarres.
De l'importance du coach
Mais pour l'heure, c'est le briefing, dispensé par Tanguy Le Glatin. Les bateaux doivent être en configuration course : pas question de prendre à bord une caisse à outils ou des voiles inutiles. Bouteille d'eau, sandwich et banane sont tout de même les bienvenus.
On se retrouve autour de l'entraineur, qui fait un retour rapide sur les exercices de la veille. Comme c'est un travail collaboratif, il fait un tour d'horizon des réglages de gréements, de la quête des mâts, et l'on rappelle les pincements des doubles safrans des uns et des autres.
Autour du coach, nous écoutons attentivement le point sur la météo et la présentation des exercices à venir. Cette journée de travail est consacrée aux speeds tests. Par comparaison de vitesses, le groupe veut isoler les facteurs de performance. Durant ces entrainements, la collaboration des skippers leur permet d'être plus fort que s'ils s'entrainaient individuellement.
Un programme de travail en mer
Au programme de notre journée, le travail des allures intermédiaires : du débridé (bon plein/travers), du largue serré sous petit spi et enfin du près bon plein. Le coach nous suivra avec son puissant semi-rigide, et il sera en contact permanent avec sa flotte par VHF.
Chaque bord permettra de comparer les vitesses, les formes des voiles, leurs réglages, le placement de l'équipage, et la conduite.
Pour réaliser ces exercices, il faut un peu de discipline pour la mise en place. Les bateaux seront assez proches pour partager le même vent, mais pas trop pour ne pas se perturber. Comme tout travail de groupe, le coach assure aussi un rythme et un recadrage quand cela est nécessaire.
Un tour de Groix pour optimiser les performances
Rendez-vous des équipages à la sortie de la passe sud du chenal de Lorient.
La ligne de départ sera matérialisée par le semi-rigide de l'entraineur et la bouée tribord qui signe la fin du chenal. Un décompte de 5 min sera donné à la VHF.
Nous naviguerons au 190° vers la cardinale sud "Les chats" située au sud-est de Groix et distante de 5,2 mn.
Le coach nous explique que "C'est un bord de bon plein à 70°/80° du vent réel. Le vent souffle à 12 nds d'Est-Sud-Est, il devrait se renforcer sur la fin du bord. Le choix des voiles est libre."
Arrivés à la cardinale, regroupement de la flotte et nous partirons sur un autre speed test. Cette fois, ce sera avec les petits spis, au largue serré. Ensuite, nous réaliserons un empannage, cette manœuvre nous permettra de faire le tour de Groix par le sud.
Une fois à Pen Men (la pointe ouest de Groix), nous reprendrons la direction de Lorient au près cette fois. Notre tour de Groix fera 20 milles.