Un certificat de jauge, obligatoire pour la régate
La régate c'est un sport fabuleux ! On apprend à se perfectionner dans de nombreux domaines comme la marche du bateau, les manœuvres, la stratégie de jeu ou la météo. On y découvre aussi des émotions fortes, l'adrénaline d'une flotte déterminée à virer la bouée en tête, la joie du dépassement de soi, la délivrance d'une corne de brume à l'arrivée… Que ce soit pour un saucisson ou pour la compétition, ce qui prime, c'est le plaisir d'être sur l'eau !
Alors pour régater on va s'inscrire à un événement comme un Tour du Finistère à la Voile ou bien à un programme de club avec des entraînements d'hivers locaux. Il y a un large choix de courses plus ou moins prestigieuses, auxquelles vous pouvez participer avec votre bateau.
Quel que soit l'événement, si vous ne régatez pas en monotypie, pour gérer la flotte de voiliers hétéroclites, les organisateurs vont vous demander un certificat de jauge à handicap, lors de votre inscription. La jauge permet à des bateaux différents de régater ensemble en compensant le temps des voiliers les moins rapides par rapport aux plus rapides : ce sont les jauges à handicap.
Deux systèmes sont principalement utilisés en France :
- OSIRIS (Organisation du Système d'Informations pour les Régates Inter-Séries)
- IRC (International Rule Club).
Pourquoi avoir besoin d'une jauge ?
De nombreux facteurs, tels que la longueur, le poids ou la surface de voile influencent directement les performances d'un bateau sans que cela soit lié à l'équipage. Dans 15 nœuds, un voilier de 20 m sera toujours plus rapide qu'un voilier de 8 m, car la vitesse théorique est fortement dépendante de la longueur de flottaison.
Les jauges à Handicap sont donc là pour établir un équilibre entre des bateaux différents, en compensant les critères de performance.
Beaucoup de jauges existent à travers le monde, mais certaines se sont imposées en régate. Si vous décidez de participer à une course où la flotte est hétérogène, cela vous conduira à participer sous l'une ou l'autre des jauges à handicap que sont l'OSIRIS et l'IRC. Elles sont toutes deux reconnues par la World Sailing (ex-Isaf).
Comment est-on arrivé à deux jauges ?
On a de la chance, ça pourrait être pire ! À travers le monde, dans chaque pays, chaque club peut avoir sa propre jauge. En France, par exemple, le HN (ex-Osiris) était une jauge nationale (parmi tant d'autres) qui permettait aux plaisanciers de régater occasionnellement et localement dans leur club.
Ces systèmes de jauge devaient être faciles d'accès, c'est-à-dire peu contraignants et économiques (mais peu fiables) pour attirer des plaisanciers. Elles s'adressaient principalement aux propriétaires de voiliers qui trouvent qu'une régate est un bon prétexte pour aller faire des ronds dans l'eau.
Mais, à travers le filtre de la mondialisation, certaines jauges dites "scientifiques", essentiellement issues de la culture anglo-saxonne, ont réussi à s'imposer, malgré leur complexité, et font aujourd'hui référence.
Ces jauges scientifiques s'adressent principalement aux régatiers affutés comme leurs machines, car elles sont assez pointues et demandent beaucoup de mesures à déclarer. Par leur pertinence, elles s'adressent à ceux qui veulent optimiser leurs performances de course en personnalisant leur bateau.
Actuellement en France, il y a deux jauges qui cohabitent en cohérence :
- l'IRC d'origine anglo-saxonne, est gérée en France par l'UNCL (Union Nationale pour la Course au Large).
- l'OSIRIS d'origine française, est régie par la Fédération Française de Voile.
Historiquement, ces jauges se font concurrence. Elles essayent de s'imposer en proposant le meilleur système de compensation.
OSIRIS, la jauge française
L'Osiris est un système de jauge français géré par la FFV et reconnu par l’ISAF (International Sailing Federation). Apparue en 2015, elle doit permettre - comme toutes les jauges à handicap - à des voiliers différents d’équilibrer leurs chances en régates.
Régate en voilier, quelles différences entre le temps réel et le temps compensé ?
Lorsqu’il s’agit de régater on parle souvent de temps compensé et temps réel. On parle aussi de jauge, d’IRC, de HN, de monotype, de classe… Il n’est pas simple de s’y retrouver parmi ces acronymes. Nous allons faire un tour d’horizon pour y voir plus clair.