Quel est ton premier souvenir en mer ?
C'est difficile parce qu'on est parti vivre sur un bateau aux Antilles. La mer, c'était ma vie depuis mes 2 semaines jusqu'à mes 8 ans ! Mes parents se sont arrêtés là-bas pour travailler et l'on changeait d'île régulièrement, même si nous avons passé pas mal de temps à Grenade et à Tortola. Pendant les escales plus longues, j'allais à l'école locale, sinon je suivais les cours à bord.
Nous naviguions sur un bateau en bois de 35 pieds, pointu à l'avant comme à l'arrière. Mon père était charpentier et adorait les bateaux en bois. Il m'avait d'ailleurs construit un dériveur en bois.
Quel déclic t'a donné envie de te lancer dans cette carrière ?
De lire les magazines ou de suivre le Vendée Globe en 2004. Ça me faisait rêver de faire le tour du monde en solitaire.
Ensuite, j'ai intégré l'équipe technique de Brian Thomson et j'ai fait une transat avec son bateau. C'est comme ça que je me suis rendu compte que je pouvais gagner ma vie en naviguant. Que je pouvais transformer une passion en un travail !
As-tu eu un mentor ou un autre skipper qui t'a marqué ?
Mon prof de voile à l'école a été un énorme mentor. Mes parents vivaient sur leur yacht aux Antilles et moi je suis rentré en Angleterre. J'ai alors pris mon vélo pour trouver l'école de voile la plus proche et je suis tombé sur lui. C'était un super prof de voile, il m'a vu naviguer, a vu que je me débrouillais bien et m'a conseillé de faire des entrainements en match-race. Il m'a énormément aidé en l'absence de mes parents. Sans lui, ma carrière n'aurait pas été possible.
Après, j'ai eu la chance d'avoir beaucoup de contacts et d'aides sur ma route.
Quel bateau t'a laissé le meilleur souvenir ?
Le MOD 70 est vraiment un bateau super ! J'ai intégré l'équipe britannique en 2015/2016 et on naviguait à bord de 3 bateaux, exactement les mêmes. J'ai fait des régates un peu partout, mais surtout des courses au large anglo-saxonnes.
Quelle est ta plus belle réussite de marin ?
C'est dur comme question… Mais réussir à m'intégrer dans de très grandes équipes, comme Spindrift, avec des gens incroyables reste une réussite. J'ai appris plein de choses au contact de ces marins.
Au quotidien, quelle est ta pratique de la plaisance ?
Je fais du kite à foil. Ce n'est pas de la voile, mais on reste sur l'eau, poussé par le vent. Mes autres activités nautiques dépendent de mon programme. Sur des moments comme aujourd'hui, où je suis en stand-by, j'ai plus de temps. Dès que je peux, je navigue en kite à foil.
Si tu n'avais pas été skipper, qu'aurais-tu fait ?
Je n'en ai aucune idée ! Je ne me suis jamais posé la question... J'aurai sans doute fait quelque chose de technique dans le domaine du bateau. J'ai vécu et grandi sur un bateau, ça aurait été normal de continuer dans ce domaine.