Quel est ton premier souvenir en mer ?
Je devais avoir 14 ans, et j'ai eu l'opportunité de monter sur un chalutier de pêche du Guilvinec. Depuis tout petit, les gens de ma famille partaient sur ce chalutier, qui appartenait à des amis pêcheurs de mes parents et j'en ai toujours rêvé. Je me baladais beaucoup sur le bateau à quai, mais je n'avais pas encore l'âge pour partir une journée entière.
Quand j'ai été assez grand, j'ai pu le faire. À 5 h du matin, ils sont venus me chercher et je suis parti pour une journée en mer à leurs côtés. Je n'en ai même pas profité, j'ai été malade tout le temps, je n'ai même pas vu un poisson. J'avais mal au cœur, je ne sentais que les odeurs de gasoil…
Quel est le déclic qui t'a donné envie de te lancer dans cette carrière ?
J'avais envie de faire du bateau depuis tout petit, même si je suis venu à la compétition très tardivement. Après ma carrière de saut à la perche, on m'a contacté pour participer à la Coupe de l'America en 2007, avec l'équipe de K-Challenge, sur les colonnes de winches.
C'était la fin de ma carrière d'athlète, j'aimais la mer et la compétition, et je me suis dit, on y va, même si je devais repartir de zéro.
Est-ce que tu as eu un mentor ou un autre skipper qui t'a marqué ?
J'ai croisé de nombreuses fois de grands skippers qui m'ont donné des conseils et avec qui j'ai navigué comme Roland Jourdain, Nicolas Troussel, Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam ou encore Tanguy de Lamotte, qui m'a bien conseillé. Ces grands champions de voile m'aimaient bien et ils m'ont accueilli à bord de leurs bateaux de temps en temps.
Quel bateau t'a laissé le meilleur souvenir ?
C'est très partagé. Mais je dirais mon premier Serenis, le Class40 avec lequel j'ai couru la Route du Rhum en 2014. C'est un grand souvenir !
Après j'ai eu beaucoup de plaisir sur d'autres bateaux. Mon tout premier bateau de course était celui de la Coupe de l'America, et il est désormais exposé à Lorient. C'est un souvenir important parce que j'étais sous contrat et engagé véritablement.
Quelle est ta plus belle réussite de marin ?
Il y a des moments super sympas en bateau. Les courses gagnées en équipage, comme le Grand Prix Guyader, avec mes amis, ma famille ou encore les partenaires. Sur des courses en équipage, il y a du partage et c'est important sur un bateau : les sentiments, l'émotion, les repas ou encore les couchers de soleil.
Au quotidien, quelle est ta pratique de la plaisance ?
Je fais principalement du bateau à moteur pour aller aux Glénan en famille. L'endroit est tellement beau et en semi-rigide, c'est facile d'amener les enfants. J'y vais aussi de temps en temps à la voile.
Si tu n'avais pas été skipper, qu'aurais-tu fait ?
Je ne sais pas, peut-être que dans la lignée d'autres champions j'aurai travaillé à la télévision comme consultant ou intégré une entreprise de sport au service marketing ou communication. Un endroit où j'aurai pu utiliser mes compétences sportives.
Portrait
Jean Galfione est un athlète français spécialiste du saut à la perche. Il décroche d'ailleurs un titre de champion olympique aux JO d'Atlanta en 1996. À la fin de sa carrière, il a l'opportunité de se consacrer à la voile et se lance dans ce nouveau projet professionnel, qui le passionne depuis tout petit.
En 2007, il participe à sa première compétition de voile sur la Coupe de l'America, avec le défi français K-Challenge, et officiera en tant que "grinder" (wincher). Il officie également dans les médias en tant que commentateur et présentateur.
Il se lancera ensuite dans une carrière de coureur en large en Class40 et participera à plusieurs courses, et notamment la Route du Rhum 2014.