Interview / Souvenirs iodés d'un skipper avec Erwan Tabarly

Erwan Tabarly © Alexis Courcoux

Erwan Tabarly est un des piliers de la classe Figaro Bénéteau, qu'il pratique depuis 18 ans. Alors que cette Solitaire du Figaro 2018 aurait pu être sa dernière, le changement de support le motive énormément (le Figaro Bénéteau 2 est remplacé par un foiler). Apprenez à mieux le connaître à travers 5 questions sur sa carrière de marin.

Quel est ton premier souvenir en mer ?

C'est difficile de faire le tri car j'ai été sur l'eau dès mon plus jeune âge. J'ai commencé à 5 ans, à l'école de voile de Saint-Philibert (Morbihan). J'ai commencé la voile assez tard, puisque j'ai fait de la planche jusqu'à 18 ans.

J'ai un souvenir tout petit : je faisais de la planche à voile et je m'étais retrouvé seul dans la rivière, en pleurs, dans le chenal de la Trinité. Je n'arrivais pas à revenir à Saint-Philibert et ce sont des passants qui m'ont ramené en voiture.

Quel bateau t'a laissé le meilleur souvenir ?

Encore une fois la question est difficile ! Je dirais la Transat en solitaire en Figaro, notamment celle que je gagne. Le Figaro, ça a été 18 ans de ma vie. Ce sont les meilleurs souvenirs que j'ai.

Maintenant, le bateau sur lequel j'ai adoré, c'est le trimaran Spindrift, le maxi, le MOD70. Ce sont des sensations de navigation différentes et c'était beaucoup plus palpitant. Après, sur l'ensemble de mes souvenirs de voile et de mer, les meilleurs sont en Figaro.

Départ de la 1e étape de la Solitaire Bompard Le Figaro © Alexis Courcoux

Quelle est ta plus belle réussite de marin ?

Ma victoire sur la Transat Bretagne-Martinique en 2013. Déjà parce que c'était en solitaire et que c'est quelque chose de marquant. Et ensuite parce que je l'ai gagné.

Au bout de trois ans et ayant fait 2e et 3e lors de mes premières participations, j'avais vraiment envie de gagner. J'étais déjà passé pas très loin. Après ce podium, j'étais vraiment content. J'ai fait une belle course.

Au quotidien, quelle est ta pratique de la plaisance ?

Je n'en fais quasiment pas puisque je n'ai pas de bateau de plaisance. Ça m'arrive de louer un bateau et d'en faire avec les enfants.

Par contre je fais énormément d'activités nautiques : du SUP, du kitesurf, un peu tout ce qui va sur l'eau. J'y vais toutes les semaines.

Mais la plaisance a marqué toute ma jeunesse. Je ne faisais pas de course jeune, uniquement de la croisière. Aujourd'hui, je n'ai pas le temps, je fais beaucoup de course ; et pendant les vacances, on fait autre chose.

Quand je ne ferais plus beaucoup de courses, je me mettrais sans doute à la croisière pour garder un contact avec la mer.

Si tu n'avais pas été skipper, qu'aurais-tu fait ?

Je voulais être guide de haute montagne. À 18 ans, je m'étais renseigné pour faire ça à Chamonix. Ça ne collait pas parce qu'il fallait vivre là-bas. Ou alors sapeur-pompier. Mais finalement, j'ai fait du bateau !

Victoire sur la Transat Bretagne - Martinique ©Alexis Courcoux

Portrait

Erwan Tabarly — neveu du célèbre skipper disparu en mer — a fait ses armes en Figaro Bénéteau. Il a découvert la mer dès son plus jeune âge, mais c'est pour la planche à voile que le marin se passionne. Il en fera d'ailleurs jusqu'à ces 18 ans avant de passer ensuite à la course au large. En 1999, il participe à sa première Mini-transat, dont il remporte la 2e étape. Puis c'est sur le circuit Figaro qu'il se fait un nom. Il est d'ailleurs l'une des figures fortes de cette classe et il espère continuer sur le circuit en 2019 à la barre d'un Bénéteau Figaro 3.

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