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Des trimarans performants… et à foils
La Classe Ocean Fifty réunit des trimarans de 15,24 m de long et autant de large répondant à une jauge stricte, permettant de maitriser les budgets, mais n'interdisant pas certaines innovations en matière d'architecture ou de construction. Elle a d'ailleurs opéré une profonde reconversion en 2016 et accueille de plus en plus de navigateurs. Au nombre de six en 2018, ils seront huit sur la ligne de départ en 2022, soit l'intégralité de la classe.
Désormais dotés de foils, ces petits bolides ont gagné environ 20 % au reaching avec des pointes régulières à plus de 35 nœuds. Certains dépassent même la barre des 40 noeuds.
Auparavant baptisés Multi50, la classe a opéré un changement en 2021 avec un nouveau nom, Ocean Fifty et un nouveau programme, le Pro Sailing Tour. Chaque année, la classe se livre bataille sur des régates côtières en équipage au travers de plusieurs manches.
Si les conditions météo le permettent, les Multi50 devraient donc arriver en Guadeloupe peu après les Ultims, après 8 à 10 jours de course. Cela n'avait pas été le cas en 2018, la course ayant été marquée par des conditions difficiles. Le temps de référence est toujours de 11 jours 5 heures et 13 minutes.
Un bateau dur à mener en solitaire
Si l'Ocean Fifty est un bateau à taille humaine, il n'en reste pas moins assez dur. D'abord parce qu'on navigue très exposé à bord, comme l'expliquait Erwan Le Roux, président de la classe et vainqueur de la Route du Rhum 2014 : "Ce sont de petits bateaux à taille humaine, mais dehors, c'est le karcher. Comparés aux Ultims, on est hyper exposés." Certains navigateurs ont d'ailleurs travaillé sur l'ergonomie de leur bateau pour essayer de naviguer plus au sec.
Mener un Ocean Fifty en solitaire est aussi un défi dont les skippers de cette classe ont conscience, comme nous l'a expliqué Quentin Vlamynck, sur Arkema : "La Route du Rhum est la course la plus mythique de la classe Ocean Fifty. C'est la course la plus extrême de notre calendrier." Il suffit de se laisser prendre par une survente pour qu'un chavirage survienne, comme le détaille Sam Goodchild, sur Leyton : "J'appréhende un peu. Sur tous les bateaux qui prennent le départ de la Route du Rhum, les Ocean Fifty sont les plus dangereux. Même les copains de la classe Ultim ont été étonnés de l'engagement." Lalou Roucayrol en avait d'ailleurs fait les frais sur la Route du Rhum 2018 en chavirant.
Un niveau homogène
Malgré les différences entre des bateaux plus vieux, et des bateaux récents, notamment Koesio, mis à l'eau en 2021, le niveau est véritablement homogène en Ocean Fifty. Si certains sont vraiment à l'aise en équipage sur le Pro Sailing Tour et peuvent faire office de favori, à l'image de Quentin Vlamynck, sur Arkema, vainqueur en 2022 et de Sam Goodchild sur Leyton, vainqueur en 2021, d'autres adorent le solitaire et connaissent leur bateau sur le bout des doigts.
Armel Tripon sur Les P'tits Doudous viendra remettre son titre en jeu avant de passer à nouveau sur le circuit IMOCA. Erwan Le Roux est le plus expérimenté de la classe et navigue sur Koesio, le dernier-né de la flotte. Sébastien Rogues navigue sur un vieux bateau, il a d'ailleurs lancé la construction d'une nouvelle monture, mais a réussi à s'imposer sur la Transat Jacques Vabre 2021. Thibaut Vauchel Camus sur Solidaires En Peloton - ARSEP connait son bateau par coeur et adore ces conditions de large et la vitesse. Il a d'ailleurs le record des 24 heures. Si Gilles Lamiré sur Groupe GCA - 1001 Sourires n'affectionne pas particulièrement l'équipage, il connait la route. Enfin, Eric Péron, sur Komilfo, nouveau venu sur le circuit a des années d'expérience en Figaro et sur de nombreux supports...